Mardi soir, Shakira se produisait sur la scène de la Halle Tony Garnier de Lyon, lançant ainsi sa tournée européenne. Et avec une énergie et une voix à leur apogée, la chanteuse colombienne a électrisé le public.
Certaines ont besoin de danseurs, d’animations vidéo, de mises en scène extravagantes… Shakira n’a eu besoin que de sa voix, de son harmonica et de ses hanches pour tenir en haleine 14000 personnes pendant près de deux heures. Pour la première date de sa tournée européenne à guichets fermés à la Halle Tony Garnier de Lyon, elle a surpris, ému et électrisé son public avec une énergie et une voix à leur apogée.
« Ce soir, je ne suis rien qu’à vous »
Etonnamment, c’est par une ballade et une mise en scène très minimaliste que Shakira a démarré le set : vêtue d’une cape bouffante à capuche rose fuchsia, c’est en se faufilant à travers la foule et jusqu’à la scène que la chanteuse a interprété "Pienso en ti". La cape a vite révélé un legging noir et un débardeur doré, et le rythme s’est considérablement accéléré pour "Why Wait", "Te Dejo Madrid" et "Si te Vas". La colombienne occupe seule et sans aucune difficulté une scène entièrement dénuée de décor. Elle passe titre après titre de l’espagnol à l’anglais et vice versa, avec une efficacité éprouvée lors des 24 dates nord-américaines de ce "The Sun comes out World Tour", en soutien à ses albums "She Wolf" et "Sale El Sol". A en juger par la soirée lyonnaise, la setlist devrait être la même pour les 22 dates européennes, dont Montpellier le 26 et Genève le 29 novembre, puis Amnéville et Paris les 5 et 6 décembre.
« Lyon, enfin ! » a lancé la diva au début de sa toute première soirée dans la capitale des Gaules. Avant de sommer le public : « Vous devez vous amuser, car ce soir, je ne suis rien qu’à vous ». La rockeuse, danseuse orientale, gitane, amoureuse, louve… a montré tous ses visages. Et le public lyonnais sur lequel tant d’artistes internationaux se sont cassé les dents l’a prise au pied de la lettre…
Un show d’une grande qualité
Parmi les moments forts du concert, la reprise du "Nothing Else Matters" de Metallica, lors d’un segment très intimiste. Sur le bras de scène qui pénètre le public, Shakira enchaîne avec "Despedida", avant une version spanglaise très attendrissante de "Gypsy". Une configuration qui n’était pas sans rappeler un tableau des "Drowned World Tour" et "Sticky and Sweet Tour" de Madonna. Plus tard, l’écran géant qui surmonte la scène s’ouvre et laisse pénétrer un masque géant sur la scène, sur lequel est projeté le visage du chanteur de Calle 13, pour l’excellent duo "Gordita".
Moment très attendu du spectacle, le traitement réservé à l’incontournable "Whenever, Wherever". C’est une version très rock (trop rock ?) du tout premier numéro un hexagonal de la star qui a été interprétée, avant que la chanson prenne la forme d’un cours de danse orientale pour les filles du public. Trop long, à moins d’être Gisèle ou Maëva, deux des quatre chanceuses que Shakira a fait monter sur scène pour leur apprendre à se déhancher. Autre (mineure) déception : la prééminence de l’immense écran derrière la scène qui n’a fait que retransmettre des images du show pendant les deux premiers tiers de la soirée, faisant oublier que Shakira était là, bien réelle, sur la scène, quelques mètres plus bas. Autres bémols, le caractère assez rudimentaire des animations vidéo projetées lors du dernier tiers, et une voix un peu étouffée par les instruments lors d’un ou deux titres.
Rien qui vienne toutefois altérer vraiment un show d’une grande qualité et un final absolument exceptionnel, d’un "Las de la Intuicion" très techno a un "Ojos Asi" où chaque mouvement de bassin de Shakira donne l’impression que la star libère une meute de loups dans son sillage. A la fin du rappel, un "Waka Waka" complètement euphorisant achève de mettre le feu à un public acquis dès la première note deux heures plus tôt. En début de soirée, Shakira a dit de Lyon : « C’est l’endroit rêvé où démarrer ». Démarrage plus que réussi, et avec un show de ce calibre, la seule bomba latina vraiment digne du titre n’a plus rien à prouver.