Faciliter la vie de leurs lecteurs et mieux les connaître. Selon "Le Figaro", c'est pour répondre à ces deux impératifs que dix grands groupes de médias se sont alliés afin d'offrir à leurs lecteurs la possibilité de n'avoir plus qu'un seul compte utilisateur pour se connecter aux 80 sites qu'ils éditent. Leur ambition : permettre une facilité de connexion semblable à celle offerte par Facebook Connect, qui une fois une adresse mail et un mot de passe renseignés sur le réseau social, permet de se connecter en cliquant sur un simple bouton.
Moins de 15% des utilisateurs ont un compte en ligne
Des discussions se sont déroulées plusieurs mois durant entre ces dix acteurs - "Le Figaro", Altice, "L'Equipe", M6-RTL , Lagardère Active, Czech Media Invest France, "20 minutes", "Les Echos-Le Parisien", "Le Point" et Radio France - qui se targuent d'attirer à eux seuls 80% des internautes français chaque mois. A l'heure actuelle, en moyenne, moins de 15% des utilisateurs possèdent un compte en ligne.
C'est donc un vaste chantier qui s'annonce pour convaincre le lectorat de franchir le pas de la création de compte. Pour cela, ces acteurs envisagent de proposer des services en échange de la création d'un compte, comme la possibilité de configurer ses alertes sur smartphone pour "L'Equipe" ou la reprise de la lecture d'un article là où elle avait été stoppée, même en cas de changement de support, pour "Le Figaro".
La seule donnée partagée par l'alliance sera l'adresse mail du lecteur, à charge pour chacun de déployer sa propre stratégie pour mieux connaître l'utilisateur connecté. Un outil qui tombe à point nommé pour les médias, dans un contexte où les cookies (ces fichiers qui permettent de capter les données personnelles des internautes) apparaissent de plus en plus obsolètes face à la multiplication des supports.
Entre 4 et 5 millions d'euros de budget pour débuter
Une étude menée au cours du second semestre 2018, financée par une vingtaine de groupes, dont une dizaine issue de la presse régionale, a permis d'évaluer les coûts de ce nouveau système ambitieux, de l'ordre de "4 à 5 millions d'euros, répartis sur trois ans, entre les dix membres fondateurs", selon Bertrand Gié, directeur délégué du pôle news du "Figaro".
L'alliance n'est pas fermée à de nouveaux entrants, qui devront cependant s'acquitter d'un droit d'entrée et de frais de raccordement. Selon "Le Figaro", des groupes de presse magazine et de presse régionale, tout comme le groupe TF1, se sont montrés intéressés par cette initiative. Une phase de test sera menée auprès de deux ou trois groupes médias au mois de juin, avant un déploiement à grande échelle à compter du mois de septembre.
