Chevalier blanc ou grand méchant loup ? Dans un communiqué publié hier, le groupe Vivendi annonce avoir pris une participation importante dans le groupe Lagardère. "Vivendi annonce l'acquisition de 10,6 % des titres du groupe Lagardère. Il s'agit d'un placement financier à long terme témoignant de la confiance de Vivendi dans les perspectives de ce groupe français, fort de positions de leadership international dans ses principaux métiers et qui traverse, comme beaucoup d'autres, une période difficile", a fait savoir le groupe contrôlé par Vincent Bolloré.
Cette prise de participation est bien évidemment à mettre dans le contexte particulièrement tendu propre au groupe Lagardère depuis plusieurs semaines. Ne cachant pas son souhait de changer la gouvernance du groupe à l'occasion de la prochaine assemblée générale du 5 mai, le fonds d'investissement, Amber Capital, a annoncé lundi à "L'Agefi" être monté à 18% du capital et 14% des droits de vote de Lagardère. Arnaud Lagardère compte désormais sur le groupe de Vincent Bolloré pour l'appuyer dans la guerre qui l'oppose au fonds créé par Joseph Oughourlian. Un soutien s'ajoutant à celui de Marc Ladreit de Lacharrière (Fimalac*) qui, lui, aurait pris une participation inférieure à 5%.
Un intérêt pour les actifs de Lagardère ?
Cette prise de participation de Vivendi n'a pas manqué de relancer les spéculations sur l'intérêt que pourrait avoir le groupe piloté par Vincent Bolloré, grand adepte des prises de contrôle rampante, pour certains actifs du Lagardère. Déjà propriétaire du groupe Canal+ et de l'Olympia, le groupe de médias pourrait ainsi être ainsi tenté par les radios de Lagardère (Europe 1, Virgin et RFM) ou par les salles de spectacle parisiennes contrôlés par Lagardère, comme les Folies Bergère, le Casino de Paris et le Bataclan.
"Devant le risque d'un contrôle rampant ou d'une action de concert non déclarée, les actionnaires de Lagardère doivent plus que jamais se mobiliser pour la liste de Patrick Sayer", a affirmé de son côté Joseph Oughourlian mardi soir, cité par les "Echos", évoquant ainsi le candidat qu'il veut placer à la tête du conseil de surveillance de Lagardère. L'assemblée générale du 5 mai s'annonce plus que jamais cruciale.
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