Une voix de légende s'est éteinte. Jacques Frantz est décédé mercredi à l'âge de 73 ans des suites d'une "maladie fulgurante", selon les termes employés par sa fille, Marjorie Frantz, dans un communiqué transmis à l'AFP. Cet acteur complet s'est surtout illustré au cours de sa riche carrière dans l'activité de doublage. Sa voix grave a été la voix attitrée de Robert de Niro dans pas moins de 67 films. De fait, l'acteur américain l'a accompagné dès 1973 avec le rôle de Johnny Boy dans "Mean Streets", jusqu'en 2009, lors de la sortie du film "The Irishman" sur Netflix. Jacques Frantz avait également à son actif les voix françaises de Mel Gibson, Jeff Bridges ou Brian Cox, parmi des dizaines d'autres.
"Le doublage d'un grand acteur et d'un grand interprète est un art"
Son puissant timbre a été mis à contribution dans les films d'animation ("Aladdin", "Monstres et Cie"...), dans les téléfilms (voix de Tom Selleck), dans les documentaires, les jeux vidéo et même à la radio puisque Jacques Frantz a par exemple été la voix off de Nostalgie entre 2013 et 2016. "Le doublage d'un grand acteur et d'un grand interprète est un art. Cela sous-tend une réflexion, un trac, une peur, une trouille, que j'ai encore", confiait-il en 2019 sur One FM.
L'homme est passé à de nombreuses reprises dans la lumière, lui qui, fort d'études au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, a joué dans de nombreuses pièces au théâtre, comme dans "Phèdre", mise en scène par Jacques Weber en 2002. A la télévision, de petits rôles lui ont valu d'apparaître dans "Les cinq dernières minutes" ou "Les petits meurtres d'Agatha Christie". Sur grand écran enfin, Jacques Frantz a évolué notamment aux côtés de Lucien Jean-Baptiste en 2008 dans "La première étoile" ou deux dans plus tard dans "L'arnacoeur" avec Romain Duris et Vanessa Paradis.