Et de deux. "66 minutes" décroche le "TV Notes 2016" du meilleur magazine de reportages. Cette année encore, vous avez été nombreux à répondre à l'appel de la plus grande enquête sur la télévision avec 740.000 votes. Présent sur la chaîne depuis 2006, "66 minutes" s'est allongé avec désormais plus de trois heures de reportages chaque dimanche. puremedias.com a rencontré Xavier de Moulins pour commenter avec lui ce trophée.
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puremedias.com : "66 minutes" a été élu meilleur magazine de la saison par les internautes de puremedias.com, une réaction ?
Xavier de Moulins : C'est une jolie récompense, on ne va pas bouder le plaisir. Les internautes ont bon goût (rires) ! Nous sommes là tous les dimanches depuis un certain nombre d'années maintenant. Nous proposons une émission de qualité avec des reportages très variés, on emmène les gens là où ils ne s'y attendent pas forcément. C'est aussi une récompense pour les équipes de C. Productions qui produisent l'émission mais aussi tous nos partenaires, les agences de presse qui nous proposent de nombreux reportages toute l'année et qui font un travail étonnant et sans relâche. Même cet été, on ne s'arrête pas, on est encore en tournage pour préparer la rentrée. Ce trophée fait du bien !
Les grands magazines de reportages sont présents sur toutes les chaines, TNT comprise. Comment se distinguer ?
Nous restons concentrés sur nos fondamentaux à nous. On se distingue en étant là tous les dimanches et en proposant des reportages sur les tendances, les faits divers, les faits de société, les actualités importantes, comme ce triste 13 novembre. Nous essayons aussi de dépayser les gens, on les a emmenés partout cette année. Nous sommes allés à Lisbonne, à Tokyo, à San Francisco. C'est devenu un vrai rendez-vous du dimanche, un repère de fin de week-end pour beaucoup de Français.
"Nous sommes au plus près des préoccupations des Français tout en les faisant voyager"
Quel est le plus gros concurrent de votre émission ?
"Sept à huit", le programme que l'on a en face de nous sur TF1. Aujourd'hui c'est notre concurrent et chacun place son dispositif, ses armes, pour se faire face. Mais c'est de bonne guerre, c'est hyper sympathique, ce n'est que de la télévision... Il y a de tout dans "66 minutes", du fond, de la forme, du suspens, de l'image.
Quel est le sujet de "66 minutes" qui vous a le plus marqué cette saison ?
Le reportage après les attentats du 13 novembre. C'est évidemment celui qui m'a le plus marqué et je pense ne pas être le seul à avoir été touché par ce reportage. Après il y a eu des sujets plus joyeux, heureusement... C'est une actualité sombre, il faut aussi faire des choix éditoriaux qui ne soient pas trop anxiogènes.
Vous êtes à la présentation du magazine depuis 2012. Le format de l'émission a bien évolué depuis, en s'allongeant notamment, doit-on s'attendre à de nouveaux changements à la rentrée ?
On y réfléchit, il y aura de nouveaux changements mais il est encore trop tôt pour en parler. On va faire des ajustements. Il y a toujours des changements à faire, il ne faut pas que l'émission s'endorme sur elle-même. L'idée c'est de se remettre en question en permanence. Il faut rester sur ses fondamentaux tout en amenant des nouveautés.
En semaine, vous êtes à la présentation du "19.45", le journal de la rédaction de M6. Vos journaux ont beaucoup évolué ces dernières années, avec l'apparition de la "réalité augmentée" notamment. Ca va encore bouger ?
Le "19.45" a beaucoup changé. Mais comme il est là tous les soirs, il vieillit très vite dans cette société où tout s'accélère et où les technologies sont de plus en plus omniprésentes. On vient de changer de formule donc il faut aussi nous laisser le temps de nous adapter.
"J'ai décidé de resté bien ancré dans le sol chez M6"
Le mercato a été dur cette année, vous restez sur M6. Vous a-t-on proposé d'autres projets ?
Oui, on m'a proposé d'autres projets mais je préfère la construction dans la profondeur. Effectivement, les murs on tremblé dans le PAF cette année mais j'ai décidé de rester bien en équilibre, bien ancré dans le sol et de continuer à construire ce que je construis désormais depuis 6 ans. Je ne vois pas le temps passer parce que cela marche et que je construis continuellement avec ma rédaction.
De nombreux présentateurs cumulent les médias et sont présents sur les ondes radios. Ce n'est pas votre cas...
J'ai déjà été présent en radio. J'ai travaillé sur Inter, sur RTL . En étant déjà à la tête du journal en semaine, plus le "66 Minutes", ça m'occupe pas mal. La journée n'est pas extensible. Je ne suis pas en radio parce qu'aujourd'hui, je ne le souhaite pas. Ce n'est pas pour ça que je ne le serai pas un jour car j'aime beaucoup cet exercice. Mais je pense que se démultiplier à outrance c'est pas forcément la meilleure chose à faire.
Ophélie Meunier va devenir une de vos collègues, en intégrant la rédaction de "Zone Interdite", mais aussi votre joker sur le "19.45". Vous validez ce choix ?
Non seulement je suis content mais en plus je lui souhaite la bienvenue à bord. Je lui ai déjà signifié ce que je pensais, c'est à dire que c'est une bonne nouvelle et que je suis tout a fait confiant de ce qu'elle va pouvoir apporter ici. On va lui réserver le meilleur accueil possible.
Pendant quatre années (2006-2010) vous avez animé "Paris Dernière", émission produite par Thierry Ardisson sur Paris Première. Le concept sera toujours présent à la rentrée mais sur C8 ("Paris by Night") avec Daphné Bürki à la présentation. Un conseil à lui donner ?
Je paye pour voir le résultat, on peut tout faire dans cette émission ! "Paris Dernière" est une émission extrêmement difficile, c'est une sacrée aventure. Après je ne sais pas comment elle va la gérer parce que visiblement l'émission va être modifiée. "Paris Dernière" c'est quatre ans de ma vie, une émission extrêmement personnelle. Je n'aurai aucun conseil à donner, si ce n'est qu'il faut avoir une sacrée santé pour faire cette émission (rires) et beaucoup de passion, comme toujours dans ce métier. J'espère qu'elle gardera le côté caméra subjective et qu'elle n'apparaîtra pas à l'image, c'est le concept de "Paris Dernière". Je lui souhaite surtout de s'éclater. Il faut sentir les autres, être dans l'accueil et dans l'énergie des gens que l'on rencontre la nuit. Je suis sûr qu'elle va très bien le faire, c'est une personnalité forte, elle va très bien gérer ça.