L'entretien de Rémy Pfimlin à l'AFP vendredi n'aura pas permis d'éteindre l'incendie. Après la suppression des émissions de Guillaume Durand et Franz-Olivier Giesbert, Le Monde consacre sa Une au sujet dans son édition du 1er mai : « A France Télévisions, une grille face à la suspicion ».
Les deux journalistes auteurs de l'enquête rappellent le contexte de cette prise de décision, les animateurs de Semaine critique et Face aux Français auraient été placés sur une liste noire par Nicolas Sarkozy. Mais Le Monde croit savoir surtout que Laurent Ruquier est assuré d'être reconduit le samedi soir sur France 2 à une condition... qu'il se sépare d'Eric Zemmour ! « Les analyses politiques iconoclastes de ce dernier (...) auraient provoqué la colère du président de la République » écrit le quotidien du soir. France 2 dément et Zemmour déclare « ne pas être au courant de cette rumeur ».
Soutiens
Depuis sa condamnation en février dernier pour provocation à la haine raciale, la place d'Eric Zemmour sur plusieurs grands médias (France 2, i>TELE et RTL) est contestée par certains. Mais Laurent Ruquier lui avait toujours apporté son soutien, expliquant en février dernier : « Il y a des ministres condamnés et qui sont toujours ministres. Pourquoi est-ce que ça changerait quelque chose pour un chroniqueur ? ».
En mars dernier, même le PDG de France Télévisions réfutait toute mise à l'écart. « Aujourd'hui, Eric Zemmour est un chroniqueur de Laurent Ruquier dans une émission dont il n'est pas l'animateur. Ce polémiste tient un propos différent dans le cadre de vifs débats. Ce serait, paradoxalement, donner un très mauvais signal que d'interdire de parole Eric Zemmour » expliquait-il. « Je suis le garant de la liberté d'expression et de débat sur le service public, bien sûr dans le respect de la loi et de nos valeurs humanistes et républicaines que je lui demande évidemment de respecter », ajoutait Rémy Pfimlin. Le vent aurait-il tourné pour Zemmour ? Réponse dans les prochaines semaines.