Une reconnaissance à demi-mot. En promotion pour sa prochaine pièce de théâtre, "L'invitation", Gad Elmaleh a accepté de s'entretenir avec des lecteurs du "Parisien". Le quotidien publie ce mercredi le résultat de leurs échanges. Et parmi les questions posées, celle du plagiat, qui poursuit l'humoriste depuis le début de l'année, figure en bonne place. Dans deux vidéos, exemples à l'appui, la chaîne Youtube CopyComic l'a accusé d'avoir fait des copier-coller de certaines vannes, provenant en majorité de stars américaines du stand-up.
"Je l'ai mal pris et je me suis braqué"
Après avoir choisi l'attaque - ses avocats avaient tenté en vain de faire supprimer les vidéos le mettant en cause - et le détachement - "Mon métier d'humoriste, il ne se résume pas à une liste de blagues", avait-il lancé au micro d'Europe 1 en avril dernier -, Gad Elmaleh a choisi cette fois de jouer la carte de la transparence en assumant en partie ses erreurs passées. "Il y a beaucoup de choses mensongères, exagérées, à charge dans ces vidéos et une partie de vrai. Je l'ai mal pris et je me suis braqué", reconnaît-il. Et d'ajouter : "Oui, je me suis inspiré de gars, oui j'ai chopé ça. Voilà, au moment où le stand-up arrivait, avec ma génération, on s'est inspirés des Américains".
L'interprète de "Chouchou" tient cependant une fois de plus à minimiser l'ampleur du plagiat qui lui est depuis le début reproché. "On parle d'une minute trente... (...) Une minute trente de show sur vingt ou trente heures de spectacles que j'ai faits dans ma vie, ça ne résume pas ma carrière", plaide-t-il. "Il y a même des choses que j'ai faites avant certains", affirme l'humoriste, qui précise en faisant allusion à ses homologues dans le métier : "Parfois, je reconnais des trucs à moi. Ca ne veut pas dire qu'ils me l'ont pris... Et si je sens une filiation, je dis OK, c'est cool, je suis fier, même". Pour lui, tout est une question de point de vue et de ressenti. Il cite ainsi un sketch de l'américaine Ellen DeGeneres qui reprend selon lui "mot pour mot" une de ses digressions sur les restaurants. "Je pense profondément qu'elle ne s'est pas inspirée de moi, mais qu'elle a observé la même chose", estime le professionnel de l'humour.
"Je n'ai jamais été dans une démarche malicieuse"
A une lectrice qui lui demande s'il éprouve des regrets, Gad Elmaleh répond par la négative. "Je ne le referais pas, mais je ne le regrette pas parce que je n'ai jamais été dans une démarche malicieuse. On entend des choses et ça infuse en vous. Non, il ne faut prendre de vanne à personne, mais ne m'inventez pas d'autres choses", souligne-t-il, tout en regrettant de ne pas savoir qui se cache derrière la chaîne CopyComic. "Moi, je veux bien reconnaître des erreurs, mais il faut me dire à qui on parle. Et puis, franchement, en France, la délation anonyme, ça me met un peu la nausée...". On se souvient qu'il y a quelques mois, la femme de Tomer Sisley avait essuyé un démenti catégorique après avoir accusé Kheiron et Baptiste Lecaplain d'être les auteurs de CopyComic.
Gad Elmaleh révèle enfin travailler sur son prochain one-man show, qui verra le jour en 2020 et fera référence à cette polémique. "Là, je vais parler de plagiat de manière drôle, honnête. Des réseaux sociaux aussi et de la presse", assure le complice de Kev Adams. Au final, Gad Elmaleh en viendrait presque à remercier CopyComic. "Quand j'écris, maintenant, je ne suis plus le même mec et tant mieux. Ca m'a donné une espèce niaque que j'ai retrouvée", se réjouit-il.
