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"Le Grand Soir 3" fête ses un an : "On est très content du résultat"
Publié le 29 avril 2014 à 13:44
Par Benjamin Meffre
"Le Grand Soir 3" souffle sa première bougie sur France 3. L'occasion pour puremedias.com de demander à ses présentateurs, Patricia Loison et Louis Laforge de faire un premier bilan.
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En mars 2013, France 3 révolutionnait sa plus vieille marque d'information, le "Soir 3", en la transformant en une véritable tranche d'information d'une heure programmée chaque soir aux alentours de 22h30. L'objectif de la direction de France Télévisions était alors de réaliser des économies en supprimant les deuxièmes parties de soirée sur France 3, mais aussi d'aller concurrencer les chaînes d'info sur le terrain de l'information de fin de soirée en pouvant s'appuyer sur la force de frappe d'une grande rédaction nationale.

Pour piloter cette opération délicate, France 3 a fait confiance à un tandem inédit formé par l'ancienne présentatrice du "Soir 3", Patricia Loison, et Louis Laforge, ex-figure de l'info de France 3 parti animer "Des racines et des ailes" de 2005 à 2013. Un an plus tard, puremedias.com a demandé aux deux présentateurs le bilan qu'ils font de leur première année d'antenne ensemble.

"Au bout d'un an, on se dit mission accomplie"

puremedias.com : Le "Grand Soir 3" fête sa première bougie, quel bilan tirez-vous de cette première année d'antenne ?
Louis Laforge (LL) : Au bout d'un an, on est très content du résultat. Content parce qu'on a réussi à faire ce qu'on s'était dit au départ, c'est à dire créer une heure d'info en deuxième partie de soirée en apportant une plus-value, des éclairages européens et internationaux, des invités, des débats, et un ton un peu différent de ce qui se passait auparavant sur France 3. Au bout d'un an, on se dit donc mission accomplie même s'il y a encore plein de choses à améliorer.
Patricia Loison (PL) : Mission accomplie et on est très ambitieux. On espère donc qu'on fera encore mieux l'année prochaine. Le "Grand Soir 3" est déjà un rendez-vous mais on aimerait qu'il devienne véritablement une sorte de matinale du soir.

Avec ce "Grand soir 3", France Télévisions cherchait en partie à concurrencer les chaînes info sur leur grande tranche d'information du soir. Pensez-vous avoir réussi dans ce domaine ?
PL : On a quand même entre 800 et 900.000 téléspectateurs tous les soirs. Nous, on l'oublie un peu, mais c'est quand même deux à trois fois plus que les chaînes info à cette heure-là. Sans vouloir du tout les maltraiter en disant ça, on a quand même un programme qui fait venir du monde.
LL : La force de frappe de la rédaction de France 3, qui s'appuie sur le réseau des correspondants de France Télévisions, est largement supérieure aux chaînes tout info qui par ailleurs font un bon travail. En une heure de temps, on ne traite pas trois fois la même info. On a un rendez-vous d'une heure très structuré entre le JT pur, le débat sur le thème du jour, des invités "culture", et puis une complicité qui se voit à l'antenne de plus en plus. Bref, tous les retours qu'on a sont super-positifs. Comme c'est un gros travail de ceux qu'on voit à l'antenne et de ceux qu'on ne voit pas (l'équipe technique et de rédaction en chef), c'est vrai que c'est une belle satisfaction un an après.

C'est aussi les noces de coton pour votre couple cathodique. Comment se passe l'entente entre vous ?
PL : On est un jeune couple, c'est encore la passion (Rires). L'Amour dure trois ans, c'est dans trois ans qu'il faudra voir.
LL: On va attendre. On va faire une deuxième saison d'abord.
PL: Non, plus sérieusement, on s'entend bien, on est complémentaire.

"Je tiens à rétablir un mythe. C'est Louis qui danse"

On a aussi l'impression que ce duo vous permet d'amener un peu plus de fantaisie, de jeu en plateau ?
LL : C'est plus facile d'être souriant voire drôle à deux que seul.

On vous a vu danser notamment... !
PL : Je tiens à rétablir un mythe. C'est Louis qui danse.
LL : Et c'est Patricia qui chante. Sur 60 minutes d'info, on consacre une minute à des choses plus légères et c'est tant mieux. Sur toute la dernière partie dans laquelle on ne traite plus d'actualité anxiogène, on se permet des petites impros et on se taquine à l'antenne. Le duo de présentateurs que l'on forme est en tout cas à mes yeux une belle réussite.

Etes-vous satisfaits des audiences que vous réalisez ? Atteignez-vous les objectifs fixés il y a un an ?
LL : L'objectif fixé il y a un an était de faire aussi bien que ce qui existait avant sur la tranche. On est dans ces eaux-là même un peu plus je crois, autour de plus ou moins 1 million de téléspectateurs selon les jours, l'horaire de démarrage et la concurrence. Après, on cherche toujours à avoir plus de téléspectateurs par définition.

Quand on regarde vos audiences, on se rend compte qu'elles sont très dépendantes de celles du programme qui vous précède...
PL : Oui. Les gens savent que l'on existe mais on n'a pas d'horaire fixe, ce qui nous rend dépendants du succès de la première partie de soirée sur France 3 et de la typologie du public qu'elle a attiré. Et puis, quand on est programmé plus tard, forcément, c'est plus compliqué.

Cet horaire changeant est un peu votre faiblesse par rapport aux rendez-vous des chaînes d'info programmés à heure fixe ?
PL : Nous, on aimerait bien que le "Grand Soir 3" soit tous les soirs à 22h30-22h45. Ça serait bien. La vie serait plus simple pour nous.
LL: Oui, mais moi j'ai toujours entendu les spécialistes de l'audience dire que ce n'est pas parce que "Soir 3" commencerait à heure fixe que cela impliquerait forcément plus d'audience car ce qui compte, c'est aussi d'être au carrefour des programmes des autres chaînes. Enfin bon, c'est très compliqué. Il y a énormément de concurrence à cette heure-là sur les chaînes historiques mais aussi sur la TNT. Quand en première partie de soirée sur France 3, il y a 2,5, 3 ou 4 millions de téléspectateurs, cela laisse un matelas suffisamment important pour nous permettre de faire une belle audience. Après, franchement, tout ça ne dépend pas de nous. Ce qui dépend de nous, c'est notre capacité à capter les téléspectateurs qui zappent d'une chaîne à l'autre pendant notre heure d'info. On a vu qu'on arrivait à les garder un certain temps et ça, c'est plutôt bien. Les téléspectateurs là au début restent même si la courbe baisse mécaniquement car les gens vont se coucher. Ceux qui arrivent au carrefour gonflent l'audience et restent aussi.

"Ca reste de l'artisanat"

Vous allez apporter des changements au contenu du "Grand Soir 3" pour la deuxième année ?
LL : On est en préparation de réflexion, c'est à dire qu'on va d'abord terminer la saison fin juin. Et comme l'année dernière, on va prendre ensuite le temps de poser les choses, voir ce qui a fonctionné et ce qui a moins bien fonctionné. Mais il n'y aura pas de révolution, il y aura des petites évolutions comme il y en a eu tout au long de la saison. On a une heure de liberté pour raconter l'info. On a parfois de bonnes idées et parfois d'autres qui fonctionnent un peu moins bien. Mais en tout cas, on les tente. Et dans un parcours professionnel, c'est rare d'avoir cette liberté-là.
PL : C'est une responsabilité aussi. On sait qu'on a une heure d'info à écrire tous les soirs et c'est cette écriture-là qui est intéressante. On est dans l'info mais on est aussi dans une émission d'info qui doit s'écrire quotidiennement et qui demande beaucoup de travail. On est comme des couturiers, comme Karl Lagerfeld, mais on défile tous les soirs. Quand ça tombe bien, que c'est bien coupé, on est content. Ca reste de l'artisanat.

On parle beaucoup dans la presse de la guerre des JT de TF1 et France 2 alors que l'info de France 3 fonctionne bien de manière générale comme l'a encore démontré le succès de la chaîne lors de la soirée des municipales. Est-ce que vous souffrez parfois de ce manque de visibilité ?
PL : C'est parce qu'on ne va peut-être pas assez à Ibiza se faire photographier. On y pense (Rires). On n'est peut-être pas assez sexy, pas assez branché, je ne sais pas. On est nous, quoi.

On a beaucoup évoqué à la fin de l'année dernière une fusion des rédactions de France 2 et de France 3. Vous y êtes favorables personnellement ?
LL : De toute façon, quelle que soit notre idée, c'est en route. Ca va se faire.

Il y a quand même des réticences ?
LL : Oui, mais c'est le projet de la direction actuelle. Ce n'est pas de notre responsabilité. Ce ne sont que des projets. Je ne sais donc strictement rien sur la manière dont ça va se passer concrètement. Ce que l'on sait, c'est que nous, nous travaillons déjà avec les correspondants qui étaient avant ceux de France 2 et qui sont devenus communs à France Télévisions. Ça se passe très bien.
PL : On n'est pas les meilleures personnes pour en parler car on n'en sait pas beaucoup plus que vous là-dessus.

Louis Laforge, vous avez présenté de 2005 à 2013 "Des Racines et des ailes". "Le Canard Enchaîné" a mis en cause en janvier dernier un certain nombre de contrats concernant cette émission, avez-vous un commentaire à faire sur cette affaire ?
LL : Je n'ai rien à dire.

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