Deux présidents, deux avis opposés. Invité de l'interview de Léa Salamé dans la matinale de France Inter ce jeudi 21 décembre 2023, François Hollande a réagi à l'interview d'Emmanuel Macron qui avait lieu la veille dans "C à vous" sur France 5. Interrogé par une auditrice sur les propos de son successeur autour de Gérard Depardieu, l'ancien chef de l'État n'a pas mâché ses mots. "Moi je vais vous parler des femmes agressées, de la violence, la domination, le mépris. C'est ce qui était attendu du président de la République, de parler des femmes, et pas simplement de dire que Gérard Depardieu était un grand acteur", a-t-il d'abord lancé. Ce mercredi soir, l'actuel président a en effet pris la défense de l'artiste de 74 ans, mis en examen et visé par deux autres plaintes pour viols.
"Non, nous ne sommes pas fiers"
"En plus il a eu une formule 'nous sommes tous fiers de Gérard Depardieu'. Non, ne nous ne sommes pas fiers de Gérard Depardieu quand en regardant une jeune fille faisant du cheval, il la sexualise", a-t-il déclaré, faisant référence à une séquence diffusée dans l'émission "Complément d'enquête" sur France 2. Une séquence jugée "choquante" par la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak, qui a ouvert une procédure disciplinaire visant à retirer la Légion d'honneur de Gérard Depardieu.
Emmanuel Macron, qui a rappelé dans "C à vous" son "admiration" pour l'acteur, qu'il estime "rend fier la France", a également remis en cause cette procédure disciplinaire, critiquant au passage les choix de sa ministre de la Culture, qu'il estime s'être "un peu trop avancée". "Ce n'est pas sur la base d'un reportage qu'on enlève la Légion d'honneur à un artiste", a-t-il assuré. Et à François Hollande de répondre : "ce que doit être la Légion d'honneur pour tous ceux qui la reçoivent, c'est la fierté parce que c'est une action accomplie au service de l'intérêt général."
Interrogé par Léa Salamé sur l'expression "chasse à l'homme" utilisée par le Président, François Hollande a rappelé que les droits des femmes sont la grande cause du quinquennat d'Emmanuel Macron. "C'est souvent ce qui est dit, et je connais les excès, je connais aussi l'accumulation de ce que peuvent être les réseaux sociaux. Mais à un moment il faut aussi parler clairement, et dire ce qu'une action pour les femmes suppose. Il a fait de cette cause la grande affaire de son quinquennat, et voilà comment il traite la question de Gérard Depardieu ? La grande question de la violence faite aux femmes ? C'est une violence qui s'est produite, y compris avec les images qui ont été diffusées", conclut l'homme politique de gauche.
