"Top Chef" 2015 : La production fait le bilan et s'avoue "très soulagée"

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"Top Chef" 2015 : La production fait le bilan et s'avoue "très soulagée"
Par Charles Decant Rédacteur en chef

Rédacteur en chef de puremedias.com, Charles Decant est diplômé de Sciences Po Paris. Après un passage chez Universal Music, il a rejoint l'aventure puremedias.com en 2007 et se spécialise notamment dans...

Le jury de "Top Chef" 2015
Le jury de "Top Chef" 2015 © Olivier/M6
Au lendemain de la finale remportée par Xavier, Matthieu Bayle, producteur de l'émission chez Studio 89, revient sur tous les changements qu'a connus l'émission.

M6 et Studio 89 avaient promis un "Top Chef" complètement réinventé pour sa saison 6, et ils ont tenu parole. Plus courte, plus simple, portée par des nouveaux chefs, l'émission est parvenue à séduire des téléspectateurs qui l'avaient abandonnée l'an dernier. Hier soir, elle s'est conclue par la victoire surprise de Xavier face à Kevin, qui a permis à "Top Chef" de signer son record d'audience de la saison.

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Après avoir donné un aperçu de cette saison 6 au moment du lancement de l'émission, Matthieu Bayle, producteur de "Top Chef" chez Studio 89, a accordé un nouvel entretien à puremedias.com. Il revient sur les audiences de l'émission, les changements, le storytelling parfois trop présent ou encore la durée du programme et la solitude de Jean-François Piège.

Propos recueillis par Charles Decant.

Les audiences sont en hausse après une saison 5 très compliquée. Vous êtes rassuré ?
On est très content ! Quand on a une marque forte qui est rentrée dans l'inconscient des gens, à chaque fois qu'on change, on le fait toujours la boule au ventre parce qu'en même temps il y a la nécessité de changer, pour ne pas que le programme s'enlise et s'endorme, et en même temps il faut que les gens retrouvent leur programme et ses fondamentaux. Donc on est très soulagé.

C'est parce qu'il fallait garder des points de repère que vous n'avez pas du tout changé la cuisine "Top Chef" ?
En fait, on l'a un petit peu changée, mais c'est de la cosmétique. Pour être très concret, on l'a rendue un peu plus réaliste, un peu plus cuisine que plateau de télévision. Mais pas de révolution. Il y a des codes graphiques qu'il fallait retrouver. On a changé, mais subtilement.

Outre les audiences, vous avez fait des études quali pour avoir le retour des téléspectateurs sur ces changements ?
En ce qui concerne les nouveautés, on n'a pas fait d'études pendant que le programme était diffusé. On ne tire les bilans qu'après. Après, les études, on les fait souvent quand ça ne va pas bien. Si ça va bien, c'est que ça a plutôt plu ! Peut-être qu'une étude sera diligentée. En tout cas, les audiences nous disent que les gens sont revenus par rapport à l'an dernier, les courbes sont extrêmement stables donc on a touché un noyau dur de 3, voire 3,2 millions de personnes, on a été plusieurs fois leader en ménagères sur le programme... On a atteint les objectifs qu'on s'était fixés.

"On n'a pas rallongé l'émission intentionnellement"

Est-ce que ce sont ces bons scores qui vous ont convaincu de rallonger l'émission ? Vous nous aviez promis des primes de 110 minutes et on était plus proche des 130 ces dernières semaines...
Ce n'était pas du tout intentionnel. On n'a pas voulu blouser les gens ! Il y a une émission sur la saison qui faisait 130 minutes, pour la plupart on était autour de 120. Ce n'est pas un choix délibéré. Les épreuves en elles-mêmes ont leur propre rythme. Avec notre nouvelle version, on a beaucoup de choses à raconter : on a remis la cuisine au centre, et puis surtout on a ces chefs qui sont très présents, qui nous racontent cette histoire donc il faut qu'ils existent. Et puis leur interaction existe. Et au milieu de tout ça, il ne faut pas perdre les candidats ! Les stars restent les candidats !

Certains candidats ont regretté la place accordée aux chefs dans cette nouvelle version. Vous entendez leurs reproches ?
Ca dépend de quel point de vue on se place. Pour le programme, évidemment on ne le regrette pas, ça apporte énormément au niveau de la narration, plus implicante et plus pertinente, parce qu'ils nous disent pas à pas ce qui fonctionne ou pas chez les candidats. Pour les candidats, c'est particulier. Il y a des cuisiniers qui aiment travailler tout seul et avoir même un chef étoilé qui leur dit "Attention à ci ou à ça", ça va plutôt les déstabiliser que les tirer vers le haut. Tous n'ont pas forcément le truc de la même manière. Après, la volonté des chefs était toujours d'aiguiller les candidats sur les bons choix. Certains en avaient peut-être plus ou moins besoin que d'autres.

Maintenant, les candidats potentiels sont prévenus pour la saison prochaine ! Vous n'allez pas changer la narration pour la saison 7 ?
Non, il y a peu de chances ! On est plutôt très content de celle-là.

"Il fallait en faire beaucoup autour des trois nouveaux jurés"

En ce qui concerne les candidats, on a moins vite appris à les connaître, et vous avez fait le choix de faire des épreuves en équipe - mais dans lesquelles les candidats travaillaient chacun seul sur un plat. Est-ce qu'on n'aurait pas pu créer plus d'interactions en les faisant travailler ensemble ?
Notre réflexion tout au long de la saison, sur la fabrication des émissions, ça a justement été de positionner les membres du jury de manière assez spectaculaire et efficace au début. On avait quand même trois nouveaux jurés ! Il fallait en faire beaucoup sur eux, expliquer leur philosophie, leur vision, les mettre au contact des uns et des autres. Et en plus, ça c'est une vraie volonté de fond, c'était d'amener de la convivialité entre eux, beaucoup d'humeur, d'humour... Après, toute notre préoccupation a été la gestion de l'équilibre entre cette présence et la présence des candidats. En vrai, souvent, il y avait des épreuves où, pour faire exister les chefs et la cuisine des candidats, il n'y avait pas forcément la place pour amener de l'humain par équipe entre les candidats. A un moment donné, si on raconte trop d'histoires, on ne les raconte pas bien. On avait d'ailleurs des épreuves beaucoup plus simples, pour pouvoir laisser s'installer et se développer les histoires.

Ce qui est clair, c'est qu'il y a eu moins de candidats marquants, mais on ne sait pas trop si c'est à cause de votre nouvelle narration ou du casting... !
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous. Je pense qu'il y a des personnalités assez fortes. Tout le monde me parle d'Olivier, par exemple. Après, c'est toujours un peu pareil, on en a 15 au début et on a tendance à oublier les premiers partis. On s'est suffisamment fait taper sur les doigts sur l'aspect un peu télé-réalité du programme, où finalement on parlait plus d'humain et de relationnel que de cuisine... Il y a peut-être aussi un peu de ça. On a peut-être un peu moins raconté les candidats sur les à-côtés de la cuisine, et on a peut-être perdu un petit peu en personnalisation.

"Avant, on pouvait dramatiser de façon un peu lourdingue"

C'est drôle que vous disiez que vous avez "moins raconté" les candidats. Au début de la saison, l'une des astuces bien trouvées était de revenir sur les épreuves précédentes avec la voix du chef. Mais vous en avez abusé à la fin de la saison et on se rapprochait du storytelling. Vous nous disiez ce qu'il fallait penser de tel ou tel candidat, notamment Florian, qui s'était selon vous révélé dans l'épreuve avec son père (et donc pas tout seul) et... en faisant rire les chefs en serveur dans la guerre des restos...
Il y a deux choses. D'abord, en effet, une des solutions qu'on a trouvées cette saison était de recontextualiser les candidats pour ne pas les perdre. On fait oeuvre de pédagogie, on se dit que même à la moitié du parcours ou à la fin, c'est bien de rappeler leurs plats emblématiques, et on l'a fait pour tout le monde. En ce qui concerne Florian, on aurait pu insister sur d'autres plats, comme l'épreuve sur les salades où il est sélectionné. C'est vrai qu'il est un peu atypique comme cuisinier : il a une énergie formidable mais il est un peu désordonné et il ne prend pas les choses par le bon bout. C'est ça sans doute qu'on a voulu raconter. Et dans la guerre des restos, sa personnalité a explosé au grand jour. Après, c'est sûr qu'en cuisine pure, on aurait peut-être pu parler d'autre chose...

Lui vous reproche de l'avoir présenté comme la "machine de guerre", et de votre côté, par le choix des musiques notamment, vous vous moquiez gentiment de lui et donc vous sembliez obligés de rattraper en storytelling...
Pour le coup, on ne fabrique pas. Florian est comme ça. Les chefs l'ont vu et donc on l'a montré. Et c'est lui qui se décrit comme ça, c'est lui qui n'arrête pas de dire qu'il est une "machine". Cette saison, on l'a senti, il y a un peu d'humour et d'humeur quand on parle des candidats, mais pas comme avant, où on pouvait dramatiser de façon un petit peu lourdingue de temps en temps. Là, de manière un peu amusée, c'est vrai que chacun a ses petits travers de cuisinier, mais ils restent légitimes dans leur parcours.

"Rien ne peut être entâché d'un soupçon de favoritisme"

Vous êtes beaucoup moins sorti du plateau cette année ? Parce que c'est moins cher ?
Oui, c'est moins cher, mais on ne l'a pas fait pour ça ! Pour le coup, il y a toujours une question qui nous a habités dans "Top Chef" : si une épreuve est quasiment la même en intérieur, on ne va pas dans un endroit juste pour l'endroit. Cette année, comme on s'est tellement recentré sur les rapports entre chefs et candidats, on s'est dit qu'en plateau c'était souvent mieux. C'est un outil de travail plus malléable. Il y a pas mal d'épreuves qui avaient été imaginées pour l'extérieur qui ont finalement eu lieu sur le plateau.

Philippe Etchebest l'a lui-même dit, Xavier était son "petit protégé" parce qu'il l'a découvert dans "Objectif Top Chef". Est-ce qu'il n'y a pas un problème fondamental dans son mode de sélection ?
Bien sûr que non. D'abord, l'intégrité et la manière de juger de nos chefs sont irréprochables. Ca traduit juste une dimension humaine : Philippe, qui allait voir les gamins avec Jean-François Piège sur les finales, est un peu touché de voir le parcours de Xavier, qu'il a trouvé en Alsace en dégustant son plat dans la rue. Je pense qu'il y a un peu d'émotion de sa part. Même lui ne s'attendait sans doute pas à ce qu'il aille aussi loin. Mais jamais il n'y a eu une once de favoritisme. D'ailleurs, aucun coup de coeur de Xavier n'avait été donné par Philippe Etchebest. Et puis les dernières chances sont toujours à l'aveugle, donc rien ne peut être entâché d'un soupçon de favoritisme.

Il y a quelques semaines, les trois candidats en dernière chance ont tous les trois été le coup de coeur d'un des chefs. Une semaine plus tard, les deux candidats sur la sellette ont déçu... Est-ce qu'il est inenvisageable, une fois dans la saison, d'autoriser les chefs à n'éliminer personne, et d'éliminer deux candidats la semaine suivante ?
C'est très compliqué. On est dans un concours avec un enjeu, on est garant d'une forme d'équité absolue. C'est sûr que les membres du jury pourraient décider ça... Mais ça prête le flanc à beaucoup d'interprétations. Les candidats jouent beaucoup. Si l'un passe au travers une semaine et qu'un autre est éliminé la semaine suivante, c'est compliqué.

"Les chefs se sont bien débrouillés en voix off"

Dernière question concernant le jury : pourquoi a-t-on vu si souvent Jean-François Piège seul alors que les trois autres chefs ont mené des épreuves ensemble. Il n'aime pas jouer avec ses petits camarades ?
Il y a eu deux choses : gérer l'emploi du temps des quatre est très compliqué. On écrit un peu les épreuves en fonction des disponibilités des uns et des autres. Jean-François a beaucoup d'épreuves seul. Au début, on a voulu raconter les trois nouveaux chefs, Jean-François est connu, identifié, il est même garant des saisons précédentes. Sur les premiers épisodes, on a voulu beaucoup faire exister les chefs, et les chefs entre eux. Après, on a dispatché, tout le monde a à peu près le même temps.

Hélène Darroze n'a pas emmené beaucoup d'épreuves, quand on la voyait, c'était surtout pour goûter... Elle est moins bonne en voix off ?
Non, je trouve qu'ils se sont tous plutôt bien débrouillé ! C'est un exercice nouveau pour eux. Philippe est plus habitué.

Et il était bien moins bon qu'eux au début, dans "Cauchemar en cuisine"... !
C'était compliqué, oui ! Mais voilà, on s'est adapté aux emplois du temps. Et puis, on a beaucoup expérimenté cette saison, sur le nombre de chefs, le nombre de candidats... On a un peu joué à l'apprenti sorcier !

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