TF1 n'est pas le seul média à avoir eu en sa possession des heures d'enregistrements de la négociation entre Mohamed Merah et la police. Le journal "Le Monde" y a aussi eu accès et en publie de larges extraits, dans son édition à paraître cet après-midi. Comme on a pu le voir rapidement dans le sujet diffusé dimanche soir dans "Sept à Huit", Mohamed Merah apparaît fier d'avoir pu déjouer tous les services du renseignement français.
"Il est là, ton pote Sarko ?"
"Vous vous êtes complètement loupés, moque-t-il, parce que j'ai pu faire trois attaques, tuer plus de sept personnes et en blesser plusieurs (...) Si vous auriez été un peu plus malins, vous auriez appelé des cyber-policiers. (...) C'est pour ça, j'ai vite trouvé des armes et vite attaqué" a-t-il lancé aux policiers, révèle le quotidien. Par ailleurs, pendant sa longue discussion avec eux, Mohamed Merah est très soucieux de l'agitation politique et médiatique autour de lui. "Il est là, ton pote Sarko ? Y'a beaucoup de monde ?" demande-t-il aux négociateurs.
Il se vante aussi du montage vidéo des tueries qu'il a réalisé, certain qu'il finirait par être diffusé. "J'ai un excellent montage vidéo avec des versets, (...) on voit toutes les exécutions, crâne. Elle va être mise sur le Net. (...) Elle sera prise par les moudjahidines. Elle sera prise par certaines chaînes télé. (...) Je sais que quand elle va être vue inch'allah ça va mettre l'effroi (...) dans vos coeurs et ça va motiver d'autres frères" lance-t-il. La vidéo, qui avait été reçue par le bureau parisien de la chaîne Al-Jazeera, n'a à ce jour jamais été diffusée.
Deux enquêtes en cours
Depuis la diffusion du reportage dans "Sept à huit" dimanche sur TF1, la polémique ne cesse d'enfler. Deux enquêtes ont été ouvertes, l'une par le parquet de Paris pour violation du secret de l'instruction et l'autre par l'IGPN, la "police des polices", pour identifier l'origine de la fuite. Alors que les avocats des familles des victimes vont tenter de faire interdire par la justice la diffusion de ces enregistrements sur internet, le CSA a recommandé aux chaînes de ne pas les reproduire sur leurs antennes.
