Free a frappé un grand coup en annonçant des appels illimités vers les mobiles depuis sa nouvelle box. SFR et Bouygues Telecom, soucieux de retenir leurs abonnés, n'ont pas tardé à lui emboîter le pas. Mais la promesse commerciale de passer des appels sans limite vers tous les mobiles depuis les box est-elle tenue ?
Xavier Niel avait prévenu, par illimité il fallait entendre « l'utilisation faite par un bon père de famille ». En clair, toute consommation démesurée ou abusive est proscrite. Mais pour l'UFC Que Choisir, l’usage est en réalité bridé. « Raisonnable » chez SFR la limitation chez Free est plus « choquante ». Les dernières publicités du fournisseur d'accès n'emploient d'ailleurs volontairement pas le mot « illimité ». On peut y entendre ceci : « Avec la nouvelle Freebox, tu peux appeler tous les mobiles en France. Autant que tu veux. Et c’est compris. Bref, tu parles sans compter ».
Conditions obscures
Si les Freenautes n'ont plus besoin de compter, ils devront probablement se mettre à la lecture. L'association, qui a décortiqué les conditions générales et la nouvelle brochure tarifaire est pavenue après de multiples recoupements à faire ce constat. Premièrement, l'illimité est valable en nombre d'appels mais pas forcément en temps. Quant à l'usage « raisonnable » tel que défini par Free, il correspond en réalité à la durée moyenne d'appel vers un mobile depuis une box ADSL calculée chaque trimestre par l'Arcep, l'autorité qui régule les télécoms en France. Un document qui indique 5h03 sur le deuxième trimestre de 2010, dont 10% d'appels vers les mobiles. Soit seulement 30 minutes en moyenne. Que se passe-t-il quand le consommateur dépasse cette « moyenne » ? La limite raisonnable est-elle fixée au volume global de tous les appels depuis un fixe ou seulement de ceux vers les mobiles ?
Free n'a pas répondu aux sollicitations de l'UFC qui rappelle que cette disposition est « contraire au code de la consommation ». Ce dernier stipule en effet que « les clauses des contrats proposés par les professionnels aux consommateurs ou aux non-professionnels doivent être présentées et rédigées de façon claire et compréhensible ». Ce n'est pas vraiment le cas et l'UFC promet d'être « vigilante ». De son côté, SFR limite le nombre de correspondants différents à 250 par mois, et la durée d’un appel ne doit pas excéder 3 heures. Des restrictions certes mais « raisonnables » pour l'UFC.
