Hier se tenait la traditionnelle université d'été du Syndicat national de la publicité télévisée (SNPTV). Ce grand barnum du PAF français réunissait notamment à partir de 17h plusieurs patrons des grands groupes commerciaux de la télévision française. Parmi eux, Nonce Paolini pour TF1, Nicolas de Tavernost pour M6 ou encore Alain Weill pour NextRadio TV (BFMTV, RMC Découverte). La discussion, arbitrée par le journaliste d'Europe 1 Thomas Sotto, a été l'occasion d'une série de vannes assez savoureuses entre ces chefs d'entreprises qui se livrent tous une concurrence féroce depuis plusieurs années.
"Regarder France-Honduras : ma manière de participer aux pertes de TF1"
Il en a ainsi été entre Nonce Paolini et Nicolas de Tavernost. Les patrons des deux premiers groupes de télévision commerciale se connaissent bien et n'ont pas hésité hier à se taquiner en public, comme l'a rapporté Satellifax. Nicolas de Tavernost a ainsi ouvert le bal alors qu'il évoquait "Scènes de ménages", le "plus gros succès quotidien de M6". "Ça fait travailler un nombre considérable de créateurs. C'est bon. C'est bien d'ailleurs puisque le public vient le regarder presque autant que le journal de TF1. Ça doit être formidable" a-t-il lancé en rigolant. Une remarque à laquelle le PDG de TF1 a tenu à répondre immédiatement. S'emparant du micro, il a rétorqué : "Mais pas autant que 'Nos chers voisins' (le programme court d'après JT de TF1, ndlr)", ce qui a à nouveau fait rire Nicolas de Tavernost.
Ce dernier a alors repris la parole : "J'allais lui faire une amabilité en lui disant que hier soir j'ai regardé TF1 (jour du match France-Honduras, ndlr)". "Mais ça j'espère bien !" a glissé un Nonce Paolini tout sourire. "Pourquoi j'ai regardé TF1 ?" a poursuivi Nicolas de Tavernost. "J'avais le choix. J'aurais pu regarder une autre chaîne avec le même programme (beIN Sports, ndlr). J'ai regardé TF1. C'était ma manière à moi d'être solidaire, de participer à ses pertes. C'était un geste confraternel" a ironisé le patron du groupe M6, provoquant les rires de l'auditoire.
"J'avais imposé à ma femme de regarder TF1"
Poursuivant la joute, Nonce Paolini a rebondi : "Je sais que Nicolas s'est fait le chantre de la contre-programmation pour attirer les femmes (les jours de matchs de foot, ndlr). Hier soir, il y en avait 54% sur le programme de TF1 (54% de ménagères de moins de cinquante ans, ndlr)" a-t-il ainsi taclé en retour. "Dont la mienne ! Mais je lui avais imposé" a interrompu Nicolas de Tavernost, toujours d'humeur badine. "La mienne faisait ça volontiers" a indiqué pour sa part Nonce Paolini.
Au cours d'une nouvelle discussion sur le numérique, ce dernier a glissé "Je vais vous quitter d'ici un quart d'heure parce qu'il y a un match sur TF1, c'est Allemagne-Portugal". Une phrase relevée par Nicolas de Tavernost qui, quelques minutes plus tard, toujours aussi taquin, a entamé une prise de parole par ces mots : "Je devrai vous quitter dans 2h50 pour voir 'L'Amour est dans le pré '. Nous avons donc le temps", provoquant une nouvelle fois les rires l'assistance.
"L'image était meilleure sur beIN Sports"
L'ambiance était moins détendue entre le PDG du groupe TF1 et celui de NextRadio TV, Alain Weill. Il faut dire que les deux hommes s'opposent actuellement dans le dossier LCI. Nonce Paolini a ainsi le premier glissé un petit mot sur le sujet à l'attention de son concurrent. Au cours de l'un de ses développements, il a ainsi glissé en référence à une précédente prise de parole du patron de NextRadio TV : "Alain Weill est partisan du libéralisme et de l'élargissement du marché. Il sera donc heureux de l'arrivée de LCI en clair !".
Quelques minutes plus tard, Alain Weill n'a pas manqué de lui répondre par un joli tacle. Alors qu'on lui demandait s'il avait regardé la veille le match France-Honduras sur TF1, il a répondu : "La première mi-temps oui, mais la seconde, je suis passé sur beIN Sports. Je ne sais pas pourquoi, l'image était meilleure sur beIN Sports".
