

Ça commence à devenir une habitude. Ce lundi 5 avril au matin sur CNews, Pascal Praud s'est offert un nouveau réquisitoire contre France Télévisions, dans "L'Heure des pros". Au lendemain d'un week-end médiatique animé, entre la venue de Louis Sarkozy dans "Quelle époque !" sur France 2, et une interview de la députée Reconquête ! Sarah Knafo sur France Info, et une semaine après une chronique de Philippe Caverivière sur la mort du pape François, l'éditorialiste n'a pas mâché ses mots, chargeant ce qu'il considère être une dérive idéologique des antennes du service public. Puremédias vous propose de visionner la séquence dans la vidéo ci-dessus.
"Au nom de la liberté d'expression, Paul de Saint Sernin avait le droit d'interpeller Louis Sarkozy sur son père Nicolas Sarkozy, samedi soir chez Léa Salamé. Au nom de la liberté d'expression, Philippe Caverivière avait le droit de ricaner sur la mort du pape François, toujours samedi soir, toujours dans l'émission 'Quelle époque !'", commence-t-il. Invité sur le plateau de "Quelle époque !" pour présenter son livre "Napoléon Bonaparte - L'empire des livres" Louis Sarkozy a en effet été la cible à plusieurs reprises du "sniper" de l'émission Paul de Saint Sernin, qui a fait différentes allusions directes au procès de son père.
"Comment vous avez financé ce livre ?" lui a demandé l'humoriste. "Enfoiré !", a rétorqué Sarkozy fils, mi-gêné, mi-amusé. "Léa, tu sais que ton père, c'est un voleur ? Tu sais ?" a encore lancé l'humoriste à la présentatrice sur un ton faussement naïf. "Parce qu'il a pris toutes les étoiles dans le ciel pour les mettre dans tes yeux." Puis, il s'est tourné vers le fils de l'ancien président "Louis, tu sais que ton père, c'est un voleur ? ", a-t-il répété, marquant une pause avant de conclure laconiquement : "Voilà, c'est tout."
De son côté, dans sa chronique du 26 avril dernier (et non pas de ce samedi) sur la mort du Pape François, Philippe Caverivière avait notamment déclaré avec ironie : "Je pense à son papa et à sa maman, perdre un enfant ce n'est pas dans l'ordre des choses. Mais aussi à sa femme et à ses enfants… Vous n'étiez pas au courant ?" ou encore "Il a modernisé l'Église, mais ça reste un milieu conservateur. J'ai regardé l'histoire de la papauté, il n'y a jamais eu de pape juif ou musulman, donc c'est pas si ouvert que ça".
Autre cible de Pascal Praud, une interview musclée de Sarah Knafo, députée d'extrême droite du parti d'Éric Zemmour Reconquête ! sur France Info et France Inter ce dimanche. "Au nom de la liberté d'expression, la journaliste Carine Bécard avait le droit de demander à Sarah Knafo lors de l'émission 'Questions politiques', diffusée le dimanche sur (la chaîne) France Info et France Inter, et parrainée par 'Le Monde', la sainte trinité du journalisme de gauche en France. Elle avait le droit, Karine Bécard, d'interroger Sarah Knafo, je cite, 'Est-ce que Bruno Retailleau est islamophobe ? Et, je vais même aller plus loin, est-ce qu'il est raciste ?'".
La femme politique ultra conservatrice était en effet interrogée sur le meurtre d'Aboubakar Cissé dans une mosquée à La Grand-Combe, dans le Gard, un événement tragique sur lequel Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, avait tardé à réagir. La polémique a été nourrie par les propos de ce dernier dans le "JDD", où il affirme ne jamais utiliser le terme "islamophobie", alors même que ses services, selon "Le Parisien", y ont encore eu recours récemment.
Coïncidence ou hasard du calendrier, Louis Sarkozy a évoqué son ancienne relation amoureuse avec la députée d'extrême droite sur le plateau de "Quelle époque !" : "Nous avons partagé une histoire" a-t-il concédé. Une révélation inattendue qui a déclenché rires et blagues sur le plateau. "J'ai cru qu'on avait partagé Zemmour", a lancé l'humoriste Mathieu Madénian. "Je ne pense pas avoir le bon âge pour Monsieur Zemmour", a répliqué Louis Sarkozy, pince-sans-rire.
"J'observe d'ailleurs que Louis Sarkozy a gardé son calme. Il n'a pas répondu et a fait preuve de beaucoup de classe face à une attaque en dessous de la ceinture", assure Pascal Praud dans son édito. "J'observe aussi que Sarah Knafo a pulvérisé intellectuellement hier les trois journalistes de France Info, France Inter, et 'Le Monde', dont les passions tristes n'avaient d'égal que l'engagement militant de leurs questions".
Une problématique qu'il impute à Delphine Ernotte, présidente du groupe France Télévisions. "Allô, France Télévisions ? Allô, Delphine Ernotte, la PDG de France Télévisions ? Au nom de la liberté d'expression, France Télévisions a le droit de pencher à gauche", poursuit Pascal Praud dans son invective. "Madame Ernotte a wokisé France Télévisions. Elle a fait de ses antennes le politiquement correct. Elle fait ce qu'on ne lui demande même pas. Elle est l'Eva Perón du camp du bien. C'est gentil comme référence, Eva Perón." Le présentateur affirme par ailleurs que la présidente de France Télévisions sera reconduite à la tête du groupe, ce que doit trancher l'Arcom le 22 mai prochain. "L'élection est jouée d'avance", assure-t-il non sans ironie, avant de conclure : "Et puis, pour une fois, l'Arcom dira comme CNews."