Officiellement libérés samedi, les quatres journalistes français otages en Syrie, Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres, sont rentrés hier en France. Dès ce lundi matin, Didier François, grand reporter à Europe 1, et le photographe Edouard Elias, enlevés tous deux lors d'un reportage en Syrie en juin dernier, se sont confiés au micro de Thomas Sotto dans la matinale d'Europe 1.
Racontant leurs dix mois de détention, les deux hommes ont notamment livré une anedocte suprenante sur leur manière de passer le temps. Outre quelques "bribes" de lecture, les deux journalistes ont ainsi raconté avoir fabriqué avec les moyens du bord un jeu d'échecs. "On avait réussi à récupérer par-ci ou par-là, de temps en temps, un stylo qu'on cachait quelque part. On a donc fait des jeux d'échecs dans des boîtes de fromage" a ainsi raconté Didier François. "Il y avait la partie dessin-conception que je faisais et la partie réalisation... Edouard est extrêmement précis. Et donc, avec un coupe-ongles, il a découpé les pièces d'échecs. D'ailleurs, il a réussi à les ramener, les pièces d'échecs" a glissé en rigolant Didier François avant que son camarade ne les sorte de sa poche.
"Et donc on a fait pas mal de parties d'échecs. D'autant qu'Edouard m'avait dit que son grand-père était un amateur d'échecs et que c'était donc une des choses qu'il aimerait pouvoir faire. C'était caché dans ses chaussettes" a relaté le grand reporter d'Europe 1. "Vous deviez jouer en cachette ?" a alors demandé Thomas Sotto. "Ca dépendait des gardiens mais c'était caché. L'échiquier était caché dans la doublure de sa veste" a expliqué Didier François.
Les pièces d'échec d'Edouard et Didier. Cliché pris avec mon téléphone, mais par Edouard. #e1matin #libres pic.twitter.com/AiEwjT5Ub2
- Pierre de Cossette (@Pdecossette) 21 Avril 2014
"Des pistolets posés sur la tempe"
Invités spéciaux d'Europe 1, les deux ex-otages ont raconté dix mois de détention très éprouvants. Didier François a notamment relaté avoir subi plusieurs "simulacres d'éxecution", "des pistolets posés sur la tempe ou sur le front". "Ca fait partie entre guillemets des exercices de base et des gammes" a commenté froidement ce grand reporter ayant couvert par le passé de nombreuses zones de conflit.
Ce dernier a décrit une captivité dans des caves en étant entravé pendant certaines périodes parfois longues. Les deux journalistes ont toutefois pleinement assumé leur choix d'être allés en Syrie. "Il fallait y aller, c'est notre métier, c'est un choix assumé sans discussion aucune" a résumé Didier François.