Le discours d'Eric Zemmour n'en finit pas de provoquer des remous. Cet après-midi, c'est la société des journalistes du "Figaro" qui a décidé de prendre ses distances avec l'employé de leur journal. Dans un communiqué, la SDJ explique ainsi que les propos tenus samedi à Paris par Eric Zemmour lors de la "Convention de la droite" organisée par Marion Maréchal et ses proches "ne reflètent en rien la ligne éditoriale du 'Figaro'".
"Rentier de la polémique"
"Définitivement condamné pour provocation à la haine raciale, Eric Zemmour use de sa liberté d'expression comme il l'entend, à ses risques et périls judiciaires. Cependant, la SDJ s'interroge sur la position, fort commode, de rentier de la polémique qui est la sienne : salarié du 'Figaro', il se lâche à l'extérieur sans retenue, arguant du fait que cela ne regarde pas ses employeurs et collègues de travail", souligne la SDJ. Et de lancer : "Les journalistes du 'Figaro', dans leur immense majorité, ne veulent pas être associés à ses provocations. La SDJ demande instamment à la direction de la rédaction de mettre un terme à cette situation ambigüe".
Samedi, la diffusion par LCI de l'intervention intégrale d'Eric Zemmour a entraîné près de 400 signalements de la séquence auprès du Conseil supérieur de l'audiovisuel, d'après un décompte réalisé en fin de matinée. Polémique notamment par ses propos anti-musulmans, l'intervention du polémiste travaillant aussi pour RTL et Paris Première, a également provoqué des remous au sein de la chaîne info du groupe TF1. La Société des journalistes s'est notamment désolidarisée de cette retransmission du discours d'Eric Zemmour. Comme le rapporte "Le Monde", une rencontre doit avoir lieu mardi entre la société des journalistes et la direction de LCI "pour obtenir de plus amples explications sur ce choix éditorial".
Banalisation du pire
Contactée dimanche par le quotidien du soir, la direction de la chaîne d'information a concédé une erreur : "Le discours sans contradiction ne s'inscrit pas dans les formats de LCI. Le format de LCI, c'est le débat, dans des formats longs, avec des points de vue opposés et contradictoires. Hier, il y a bien eu contradiction et déconstruction des propos d'Eric Zemmour, mais c'était après-coup. La diffusion du discours dans l'état n'était pas le format approprié pour notre chaîne", a-t-elle reconnu. Invité ce matin de France Inter, François Hollande a pour sa part condamné le choix de LCI, dénonçant plus généralement une "une banalisation du pire" dans les médias.
