"J'ai décidé que je rends les coups" ! Malmenée à plusieurs reprises pour son accent et certaines de ses propositions pendant la campagne à l'élection présidentielle, Eva Joly a décidé de ne plus se laisser faire. Invitée de Jean-Jacques Bourdin sur BFM TV ce matin, la candidate d'Europe Ecologie Les Verts a vivement critiqué l'attitude de Jean-Pierre Elkabbach, l'intervieweur politique d'Europe 1 à son égard.
"Regardez l'émission d'hier matin d'Europe numéro 1, a lancé Eva Joly. J'ai passé une heure et demie dans la rédaction. Tout se passe très très bien. Bonne ambiance. Puis il y a l'interview politique de Jean-Pierre Elkabbach. Regardez-là et vous allez voir le mépris, la façon dont il me traite. Il dit que mes propositions sont imprécises. Regardez les images, tout son être respire le mépris. Je revis dans cette campagne le mépris tel que je l'ai vécu en arrivant en France. Je me dis que c'est le mépris que vivent des millions de Français. Ceux qui ne sont pas nés avec une cuillère d'argent dans la bouche, ceux qui ont un accent, ceux qui sont différents..."
"C'est un procès d'intention" pour Jean-Pierre Elkabbach
Interrogé sur Europe 1 quelques heures plus tard, Jean-Pierre Elkabbach a annoncé qu'il respectait "Eva Joly comme je respecte chacun des dix autres candidats à l'élection", ajoutant : "Je les interroge avec la même rigueur. Mais Eva Joly supporte mal que l'on soit insensible à ses arguments d'autorité. Je crois être un des rares à la prendre au sérieux. (...) Toute ma vie professionnelle ou personnelle, j'ai été du côté des méprisés, des exclus que je connais de près. L'argument qu'elle utilise est groteste et dérisoire. C'est un procès d'intention parce que je crois en la diversité de la France".