Evénement majeur pour les fans des "Mystères de l'amour". Ce soir, TMC consacre son prime time à la série dérivée de "Hélène et les garçons", dans lequel trois mariages seront célébrés - du moins, si tout se passe bien. Direction Love Island où Hélène et Nicolas, le couple mythique de la série originale, s'apprête à se passer la bague au doigt près de 25 ans après ses premiers pas dans le petit écran. A cette occasion, puremedias.com a rencontré Hélène Rollès et Patrick Puydebat qui évoquent leur parcours, ce mariage qu'il n'avait pas osé imaginer, la difficulté de trouver d'autres rôles et le retour raté de "Sous le soleil".
Propos recueillis par Charles Decant.
"Les gens ont une capacité à ressusciter dans cette série... !"
Retour à Love Island pour un prime time spécial. Qu'est-ce que ça fait de retrouver Saint-Martin, qui sert de décor à vos aventures à Love Island ?
Hélène Rollès : C'était super ! On a nos marques là-bas, c'est un peu une deuxième maison. On a retrouvé nos plages préférées, nos restos préférés, nos amis...
Patrick Puydebat : Depuis le temps qu'on rêvait d'y retourner ! Ca nous a rappelé à quel point c'était génial ! On aimerait bien que ça continue, on aimerait bien y retourner...
Hélène Rollès : Il faudrait un prime récurrent à Love Island. Trois semaines par mois, ce serait bien !
Il n'y avait que Jeanne qui apparaissait encore parfois là-bas...
HR : Oui, mais maintenant elle est morte... ou disparue. On ne sait pas trop. Mais ça ne dure jamais longtemps ! On peut mourir et revivre. Peter Watson était mort et cryogénisé, et là, il va se marier.
PP : Les gens ont une capacité à ressusciter dans cette série... !
En termes de rythme de tournage, vous gardez le même que pour les épisodes classiques ?
PP : Pour le prime, on a eu deux fois plus de temps. Le temps de tournage a été doublé par rapport au rythme parisien. C'est un prime ! On a soigné les choses ! On a plus de moyens et de temps.
"Est-ce que ce mariage va durer ?"
Un prime consacré au mariage d'Hélène et Nicolas, près de 25 ans après le début de "Hélène et les garçons"... Enfin, de quatre autres personnages aussi...
HR : On attend plus le mariage d'Hélène et Nicolas. Le mariage de Peter et Valentina, si tu veux, on ne l'attend pas depuis 25 ans ! (Rires) Il est même carrément surprenant. Mais oui, tout ça, c'était chouette. Beaucoup d'émotion.
Vous l'aviez imaginé un jour, ce mariage ?
HR : Non... (à Patrick) Tu l'avais imaginé ce mariage, toi ?
PP : Non, je n'imagine pas ce qu'il y a dans la tête de l'auteur. J'ai arrêté, ça me traumatisait !
HR : On s'était toujours dit que le jour où on se marierait, ce serait la fin. Donc on n'espère pas.
PP : Mais non, ça va être le début de nouvelles aventures encore plus cocasses !
Vous pensez que ça va tourner une nouvelle page ?
HR : En tout cas, ça fait plaisir. Ca nous a fait plaisir, ça va faire plaisir, ça va procurer de l'émotion aux gens qui attendent ça depuis longtemps dans leur maison. Et en ça, c'est chouette. Après, peu importe ce qui va se passer. Ca fait du bien !
PP : Est-ce que ces jeunes mariés - enfin, ces nouveaux mariés -, est-ce que leur mariage va tenir ? Mais comme on dit, mariage plus vieux, mariage heureux. Et comme nous, on est très, très, très vieux... Ca va marcher !
"Ils ont fait une grosse erreur pour le retour de 'Sous le soleil'"
Le public est très investi dans votre relation de couple, et ce depuis 25 ans bientôt... !
HR : Et je le remercie tout le temps. C'est grâce à eux si on est là, grâce à leur fidélité, leur amour, leur confiance... On fait partie de leur famille, je ne sais pas, il y a un truc qui s'est passé entre le public et nous.
Et on ne sait jamais ce qui va se passer dans la série, elle réserve toujours son lot de rebondissements improbables !
PP : C'est peut-être mieux, en même temps ! (Rires)
HR : Il y a toujours des surprises, c'est vrai, mais au-delà de ça, les gens nous aiment et ont peut-être choisi leur personnage fétiche, ils le suivent. Ca n'existe dans aucune autre série...
PP : Les chaînes se sont multipliées et on arrive à garder notre public, même à le faire grandir puisque l'audience grimpe. C'est ça qui est fou ! C'est inexplicable. Il n'y a plus de série comme nous... Il y a "Plus belle la vie", mais ce n'est pas le même format... Il y a des anciens trucs qui marchent toujours comme "Une famille formidable", mais ce sont quelques épisodes par an...
TMC a essayé de relancer une autre série, "Sous le soleil", mais ça n'a pas autant pris et la suite s'est arrêtée... Comment vous l'expliquez ?
PP : Ils ont fait une grosse erreur. Quand on ose faire un comeback, le public s'attend à retrouver le panel des personnages originaux. Eux, il y a eu deux ou trois têtes de gondole, et puis tous les autres étaient inconnus. C'est devenu une autre série, et il n'y a pas eu le côté nostalgie. Je pense qu'ils se sont plantés là.
HR : Peut-être que les gens sont moins attachés à leurs personnages qu'aux nôtres !
PP : Nous, on a mis toutes les chances de notre côté parce que tout le monde a répondu présent.
HR : Tout le monde avait envie de reprendre l'aventure, ça nous a fait super plaisir de retravailler ensemble, tous. Mais on était tous sceptiques, quand même. Et quand on a vu le succès... On est super content !
PP : Au début, ça a marché très fort tout de suite parce qu'il y a eu un effet de curiosité. Mais ensuite, on a eu du mal à tenir les audiences parce que le succès d'antan ne suffisait pas. Il a fallu refabriquer une série à part entière, et je remercie Jean-Luc Azoulay qui a bossé comme un fou. Il a fallu qu'on se remette tous vraiment au travail.
"On reste des acteurs très estampillés"
Vous étiez un peu rouillés ?
PP : Oui. Il a fallu réintégrer nos personnages, redonner de la crédibilité à tout ça.
HR : Mais on était tous contents ! Et de plus en plus. On a du mal à se quitter maintenant, on passe nos week-ends ensemble, on fait des dîners, c'est un truc de dingue !
PP : On se voit plus maintenant dans la vie qu'à l'époque !
HR : Et avec les techniciens, c'est pareil, il n'y a pas de frontière entre comédiens et techniciens et c'est assez unique dans la télévision, je crois.
PP : Il n'y a pas d'avantage, pas de privilège.
HR : On se connaît tous depuis tellement longtemps, on passe nos week-ends ensemble... ils étaient là depuis "Hélène et les garçons", c'est nos potes !
On vous fait des propositions pour d'autres fictions ou ça n'a pas changé et on vous cantonne toujours à cette série ?
HR : Moi ça n'a pas changé, mais je n'ai pas le temps, de toute façon.
PP : J'ai fait "S.O.S. 18", j'ai fait "R.I.S. Police scientifique", "Camping Paradis", "Commissaire Magellan", mais à chaque fois c'étaient des petits rôles. Un jour, j'ai eu un coup de fil qui m'a étonné, Simon Astier m'a appelé pour "Hero Corp", j'ai joué un vampire pendant deux jours, ça m'a éclaté ! Et ça m'avait étonné qu'il ait autant d'enthousiasme à travailler avec moi alors que nos univers artistiques sont un peu... décalés. J'étais vachement flatté ! Parce qu'on est très estampillé, les gens de la fiction sont très frileux à l'idée de nous engager, c'est un risque qu'ils n'ont peut-être pas envie de prendre...