
On ne verra pas de sitôt Olivier Marchal monter les marches du célèbre tapis rouge de la Croisette. Au micro de "Cultures Médias" sur Europe 1 ce mercredi matin, l'ancien policier devenu réalisateur de thrillers et séries à succès ("36 quai des Orfèvres", "Braquo", "Les Lyonnais", "Pax Massilia"...) a dit tout le mal qu'il pensait du Festival de Cannes, qui a débuté ce mardi 13 mai.
Confiant à Thomas Isle qu'il n'avait pas regardé la cérémonie d'ouverture la veille au soir, celui qui montera ce mercredi soir sur les planches du théâtre de l'Œuvre à Paris pour son seul en scène "Au plus près d'Olivier Marchal", a raconté une anecdote savoureuse. "Je l'ai fait une fois, on m'a pris pour un mec qui servait les apéros", a-t-il commencé, provoquant les rires en studios. "C'est vrai qu'en plus le smoking je le porte très mal, et on attendait dans le hall du Carlton (célèbre hôtel à Cannes, ndlr) et il y a un mec qui m'a demandé d'aller chercher un verre", a-t-il poursuivi, avant de lâcher avec son franc-parler habituel : "Je déteste tout ça".
Celui qui confie "adorer" aller à la rencontre de son public "dans les petits festivals" exècre le luxe et le faste associé au Festival de Cannes. "C'est mes origines paysannes, ouvrières. Quand j'étais en pension, il y avait toute une bande de bourgeois bordelais, des fils de propriétaires de grands vignobles, qui avaient redoublé, triplé, donc les mecs avaient quand même 20 ans, 21 ans et nous, on en avait 13. Ils nous entouraient à la récré et ils nous disaient : 'Faites-nous rire, autrement, on vous pète la gueule'. Donc c'est comme ça qu'on a commencé à improviser, qu'on a fait du théâtre, qu'on a fait des spectacles. Et j'ai eu une haine toujours incroyable pour les bourgeois, les nantis. Elle me vient de là", a-t-il raconté. "Donc tout ce qui est luxe... je trouve ça d'ailleurs indécent qu'on s'affiche avec tout ça (...) avec tous les problèmes des gens en ce moment" avant de qualifier l'événement de "festival de l'hypocrisie, comme les César". Une séquence que Puremédias vous propose de visionner en tête d'article.
L'acteur et réalisateur n'avait participé qu'une seule fois à la cérémonie de récompenses du cinéma français, en 2005, alors que son film "36 quai des Orfèvres" avait été nommé à trois reprises mais n'avait rien remporté. "Je n'irai plus jamais de ma vie. C'est ce qu'il y a de pire pour moi. C'est de l'hypocrisie. Les gens se haïssent", a-t-il confié à Julia Vignali toujours sur Europe 1 dimanche dernier. "C’est une des pires soirées que j’ai passées", commentait-il encore en février dernier auprès de "Télé-Loisirs", fustigeant "l'entre-soi" de ce genre d'événement.