

Ce dimanche 27 avril 2025, Frédéric Lopez recueillait dans "Un dimanche à la campagne" les confidences du chanteur Marc Lavoine, de l'écrivain Philippe Besson, et de l'humoriste Constance. Découverte par le grand public fin 2010 grâce à ses sketchs dans "On n'demande qu'à en rire" présentée alors par Laurent Ruquier, elle s'est longuement confiée sur ses passages dépressifs qui ont failli la conduire au pire. En 2023, après un passage en clinique psychiatrique, elle est diagnostiquée bipolaire et décide d'évoquer tout ce qu'elle a traversé dans son spectacle, salué par la critique,"InConstance", qu'elle démarre en 2024.
Invitée du magazine du dimanche après-midi de France 2, Constance est revenue sur "son premier burn-out", survenu en mars 2012, alors qu'elle cartonne dans "On n'demande qu'à en rire" depuis plus d'un an. "Je ne suis pas bien dans ma peau, la télé m'abîme, dans ma vie, c'est une torpeur pas possible. Je suis perdue, je coule. Je suis en train de faire ce sketch et personne ne rit", explique-t-elle face à Frédéric Lopez en évoquant son dernier sketch dans l'émission de Laurent Ruquier. Alors qu'elle proposait une saynète sur le thème "Un couturier organise un défilé au Père Lachaise", elle avait dû faire face à un silence plomb de la part du jury et du public. "Excusez-moi, ça ne marche pas du tout. Je suis hyper mal à l'aise en fait. Quand je l'ai écrit, je trouvais ça drôle et puis là, ça ne marche pas", avait-elle reconnu en direct, tentant tant bien que mal d'aller au bout de sa prestation.
"Il y avait une espèce d'ambiance de mort ! C'est mon premier burn-out, mais je ne le sais pas. Je suis en roue libre. Je pleure sans m'arrêter, deux semaines. Je me dis que j'arrête ce métier, la télé exacerbe ce que je ressens", raconte aujourd'hui celle qui n'avait plus mis les pieds dans le programme d'humour après cet épisode. Constance a ensuite évoqué la "traversée du désert" qui a suivi son passage dans "ONDAR", et ses nombreux passages dépressifs avant qu'un diagnostic ne soit posé.
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Lorsque l'épidémie de coronavirus arrive en France, l'humoriste "a peur de ne plus travailler". "Je reprends des dates, des émissions de radio... Et avant le Casino de Paris (en décembre 2021, ndlr), je vais très mal. Mais c'est plein, je dois aller jouer", se remémore-t-elle. "J'ai envie de me suicider et j'ai tout ce qu'il faut pour le faire. Et mon chien me regarde, et il me sauve", confie-t-elle les larmes aux yeux. "Vous vous dites, je ne suis plus là, qu'est-ce qu'il va faire ?", tente Frédéric Lopez. "Lui, il me regarde et il me dit, 'il n'y aura pas les croquettes à l'heure'", poursuit l'humoriste, essayant de dédramatiser son propos. Elle explique ensuite avoir eu beaucoup de mal à accepter de se faire suivre car elle refusait de prendre un traitement médicamenteux. Jusqu'au jour où une psychiatre lui fait comprendre qu'elle était en danger et qu'elle devait se faire hospitaliser.
"J'accepte de rentrer dans une clinique et une amie me dit : 'Tu vas voir, la première nuit, c'est la plus terrible'. Et c'est la première fois que j'entends des adultes pleurer en appelant leur mère, la nuit. C'est très dur. C'est très froid. Et vous êtes entouré de gens, que ce soit les chefs d'entreprise, des ouvriers... On est tous à égalité". Cette première nuit est la première d'une longue série, car la comédienne raconte avoir fait plusieurs séjours en clinique psychiatrique, jusqu'à celui où elle tentera de mettre fin à ses jours. "Je rentre dans cette clinique où il y a très peu d'activités, très peu de gens, c'est à échelle presque familiale. Et là, je fais une tentative de suicide dans la clinique. J'essaie de me pendre, de m'étrangler avec un fil électrique. Et il y a une infirmière qui passe à ce moment-là dans le couloir et qui me sauve". C'est après cet épisode qu'elle rencontre le psychologue qui va la sauver. "Il venait tous les matins dans ma chambre et je pleurais. Et puis il me dit : 'Pourquoi vous pleurez ?'. Je lui dis, 'parce que j'aimais follement mon métier et que ne pourrais plus jamais le faire. Il me répond : 'Qui vous a dit ça ?'. Je réponds : 'Moi'. Il m'a dit : 'Qu'est-ce que vous en savez ?' J'ai dit : 'Rien'. Et je suis remontée sur scène derrière. Et puis, je me suis mise à aimer la vie. J'ai attendu 35 ans pour être heureuse. Et pour me rendre compte que la vie, ce n'est pas lutter contre la mort en permanence".