Jean-Pierre Castaldi de retour dans “Fort Boyard” pour fêter les 35 ans du jeu de France 2 : “J’ai ressenti une vraie émotion”

Une date inhabituelle… C’est exceptionnellement ce jeudi 1er mai, et non pas un samedi d’été, que France 2 diffusera à partir de 21h10 un inédit de “Fort Boyard”. Enregistré l’an dernier, ce prime exceptionnel est destiné à célébrer les 35 ans de l’incontournable jeu estival qui a été créé en 1990. Pour ce numéro, cinq célébrités tenteront de remporter un maximum de boyards pour l’association Rêves, parmi lesquelles Jean-Pierre Castaldi. Puremedias.com a eu l’opportunité de s’entretenir avec le comédien de 80 ans qui a été aux commandes du programme de 2000 à 2002. Parmi les sujets évoqués : ses souvenirs liés à “Fort Boyard”, les futurs travaux du monument, ses rapports avec Patrice Laffont, le projet insolite de son fils Benjamin, sa carrière…

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Propos recueillis par Guillaume Faivre

puremedias.com : Ça vous a fait quoi de revenir dans “Fort Boyard” pour cette spéciale ?

Jean-Pierre Castaldi : J'ai eu le même choc que quand j'étais venu pour la première fois en tant que candidat (en 1999, ndlr). Et puis quand j’y suis arrivé comme maître du Fort ! Vous savez, c'est un endroit émouvant le “Fort Boyard”, le site est sublime quoi ! Et donc je ne vais pas dire que j'ai le trac, mais j'ai une vraie émotion. J’ai ressenti une vraie émotion !

Vous avez présenté le jeu de 2000 à 2002. Quels souvenirs gardez-vous de cette période ?

Deux années magnifiques, j'ai adoré être le maître du fort. J'ai adoré ça, vraiment, j'aurais aimé continuer. La vie a fait que je n'ai pas continué mais si j'avais pu, j'aurais continué encore. J’aimais ça ! On tourne une émission par jour, et donc une saison, c’est 10 jours de tournage. C'est très intense parce que c'est quasiment du direct. A part les moments où on change de cellules, où les gens courent dans les escaliers et tout ça. C'est tout improvisé puisqu'on ne sait pas ce qui va se passer évidemment. A partir du moment où on met la clepsydre, on ne sait pas ce qui va se passer. Donc c'est en improvisation !

Il y avait 12, 13 ou 14 caméras, il y a 180 techniciens qui travaillent, c'est une grosse machine. Pour moi, c'était jubilatoire ! 

Quel est pour vous le moment le plus marquant de cette époque ? 

J'en ai tellement là, ça va être trop long. Par exemple, des grands sportifs qui ont peur à certaines épreuves, vous voyez ce que je veux dire. Sans parler des rapports avec le Père Fouras ! J'adorais les sketchs qu'on faisait en début d'émission. Et j'avais des rapports particuliers avec les maîtres du temps que j'engueulais parce qu'ils rataient les épreuves. Puis on avait inventé des personnages, la Bohémienne, la Lumineuse. Moi j'ai vécu ça comme un acteur, j'ai pris un plaisir énorme. J’ai créé mon propre personnage !

“Il n’y a aucune épreuve qui me fait peur”

Jean-Pierre Castaldi

Ce soir, vous faites équipe avec Alexia Laroche-Joubert, Norbert Tarayre, Nathalie Simon, Isabelle Morini-Bosc et Frédérick Bousquet. Comment s’est passé le tournage ? 

Alexia Laroche-Joubert, moi je la connais très bien parce que j'ai fait une émission pour elle en Guyane (“Première Compagnie”, ndlr). Je connaissais aussi déjà Isabelle Morini-Bosc ! C'était très très sympa, on a beaucoup beaucoup ri. Quant à l'équipe technique, pour moi qui ai 80 ans quand même, elle a eu la gentillesse de ne pas me faire courir. Je pouvais monter par les grands escaliers... On m’a évité le jogging quoi (Rires). 

C’est votre troisième fois en tant que candidat, quelles épreuves redoutez-vous le plus ? 

Aucune, il y n’a aucune épreuve qui me fait peur. Il y a même des épreuves que j'ai voulu faire et que la production a refusé que je fasse. Je n’ai pas du tout le vertige ! J'ai grandi en Amérique du Sud de mes 6 ans à mes 12-13 ans. J'étais dans un collège anglais où on faisait beaucoup de cheval et à 6-7-8 ans, j'ai monté des chevaux entiers. On partait 3 jours en balade comme des cow-boys dans la montagne, on dormait avec la selle et la couverture comme les cow-boys. Par ailleurs, je n’ai pas peur des bébêtes puisqu’elles ne sont pas vénéneuses. Moi, j'ai peur du serpent quand il risque de vous tuer. Mais s'il ne peut pas vous tuer, un serpent ce n'est pas dangereux. 

Que pensez-vous d’Olivier Minne, l’actuel maître du fort ?

Olivier Minne est très bien et c'est un bon présentateur. Mais on n'est pas du tout de la même génération. C'est un très bon animateur mais il n'anime pas le fort du tout comme moi. On ne fait pas la même chose ! Je crois que les gens sont très contents de lui.

“Je trouve ça bien qu'ils le restaurent”

Jean-Pierre Castaldi

Est-ce que vous êtes resté en contact avec certains personnages du fort ?

Non, parce qu’une fois que j’ai été remercié de “Fort Boyard”, je suis revenu à ma carrière de comédien donc ma vie, elle est ailleurs. Mais j'ai continué à regarder de temps en temps les invités. Et quand Alexia Laroche-Joubert m'a demandé de faire partie de son équipe, ça m'a fait extrêmement plaisir. 

Comment expliquez-vous le succès de l’émission qui perdure ?

Parce que je vous l'ai dit, le fort a quelque chose, c'est un décor naturel extraordinaire. Moi je me souviendrai toute ma vie du choc que j'ai eu quand j'ai vu dans le film avec Alain Delon et Lino Ventura, où Delon se fait tuer au Fort Boyard. C'est un endroit magique, c'est un choc quand vous arrivez là-bas en bateau.

C'est la même émotion que j'imagine en 1900, quand ils ont découvert la Tour Eiffel. Pourquoi est-ce qu'on est fasciné par la Tour Eiffel après tout ? C'est un montage métallique quoi (rires).

On parle beaucoup des futurs travaux du fort. Est-ce que vous êtes inquiet pour la préservation de la bâtisse ?

Non non non non, au contraire ! Je trouve ça très bien, ils vont complètement le restaurer. Ils ont le budget, ils vont continuer à tourner en même temps que les travaux. Dans le temps, il y avait un petit port qui a été détruit par la mer, par les tempêtes. Ils vont refaire le port qui est à l'arrière du fort pour pouvoir accoster. Parce que là, on monte dans un filet. Je trouve ça bien qu'ils le restaurent. Toute l'année, il est visité le fort, enfin il y a plein de bateaux qui passent pour le voir. C'est un fort qui ne sert à rien puisque c'est un fort inutile et qu’il n’a jamais servi. Mais le lieu, c'est impressionnant !

“Benjamin a proposé à Alexia Laroche-Joubert de faire une équipe de tous les Castaldi”

Jean-Pierre Castaldi

La disparition de Patrice Laffont l’an dernier a beaucoup ému les Français. Quels étaient vos rapports avec lui ?

J'étais très ami avec le regretté Patrice Laffont que j'avais connu des années avant, quand il était un jeune acteur. Et donc j'entretenais des relations avec lui très amicales. Au niveau familial, pour plein de raisons, pendant 30 ans, on partageait des weekends ensemble, des tournois de pétanque. Sa première femme était ma road manager sur une tournée de théâtre etc. J'avais plein de rapports personnels avec lui en dehors du fort. 

Auriez-vous aimé faire équipe avec votre fils Benjamin Castaldi pour cette spéciale diffusée en ce 1er mai ?

Oui ! Je crois même que Benjamin a proposé à Alexia Laroche-Joubert de faire une équipe de tous les Castaldi, du grand-père jusqu'au petit-fils. Je crois que c'est dans les tuyaux, j'en sais rien. 

Présenter une émission avec Benjamin, ça aurait pu vous tenter ?

Non ! Moi je suis comédien, je ne suis pas animateur. Et Benjamin est un brillant animateur, très très brillant. En direct, je crois qu'il est très très performant. Non non non non non ! Puis j'ai un autre fils, Giovanni Castaldi, qui lui est journaliste à l'Equipe TV. Donc ils ont tous leur métier et je ne vais pas aller faire moins bien qu’eux. Parce que je ne pourrais faire que moins bien qu’eux.

“Le cinéma ? Je ne leur fais plus envie”

Jean-Pierre Castaldi

Quels sont vos projets à venir ?

Actuellement, je joue au théâtre de Passy avec Véronique Genest, Georges Beller et Jean-Christophe Barc. La pièce s'appelle “Les Grands Ducs” et vient d'un film qui avait été interprété par Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort et Philippe Noiret. On a des représentations le jeudi, le vendredi, le samedi, le dimanche, jusqu'à la fin mai. Je fais ça depuis 3 mois !

Est-ce que ça pourrait vous intéresser d’avoir un rôle dans un feuilleton quotidien comme “Plus belle la vie”, “Demain nous appartient” ou “Un si grand soleil” ?

Non non non ! Je connaissais très bien la productrice de “Plus belle la vie”. Et à l'époque, j'étais dans un système où on ne pouvait pas faire ça. Quand vous faisiez du cinéma, vous ne faisiez pas ces émissions. À l'époque, je tournais encore. Je tournais “Astérix” quand même, avec Caius Bonus. Et au théâtre, je jouais “Rumeurs” avec Jean Poiret et Pierre Mondy. Donc je n'étais pas du tout dans cet univers là. 

S’agissant du cinéma, vous avez encore des envies ? 

Vous savez, je ne leur fais plus envie. C'est eux qui vous choisissent, ce n’est pas moi qui les choisis hein. Mes derniers films, c'était avec Carole Bouquet et Caius Bonus dans “Astérix contre César”. Tchic et tchic et tchic Aie aie aie (Rires) ! Restons là-dessus déjà, c’est déjà pas mal.