Qui a dit que la musique adoucissait les moeurs ? En tout état de cause, pas la Turquie. Le pays dirigé par Recep Tayyip Erdogan a décidé de boycotter pour la 7e année consécutive le concours de l'Eurovision. Le président de la télévision publique turque TRT, Ibrahim Eren, a justifié cette décision en citant l'exemple d'une des dernières gagnantes emblématiques le drag-queen autrichien Conchita Wurst, qui se distinguait par le port d'une barbe et d'une robe. Le responsable turc a évoqué dans la presse turque l'impossibilité pour une chaîne de télévision publique de montrer de tels artistes à une heure de grande écoute, "où les enfants regardent la télévision".
"Quand cela sera corrigé, nous reviendrons à l'Eurovision"
Pour Ibrahim Eren, il s'agit rien de moins que d'un dévoiement des valeurs du concours de l'Eurovision. "Quand cela sera corrigé, nous reviendrons à l'Eurovision", a-t-il conclu. A l'origine, en 2013, la Turquie avait choisi de se retirer parce qu'elle contestait les règles de vote, qui n'accordaient selon elle pas assez de place au choix du public.
Mais au-delà du règlement, ce sont bien des considérations morales qui auraient présidé au choix de la Turquie de se retirer du concours. L'annonce de sa non-participation est intervenue il y a cinq ans juste après la diffusion d'images montrant deux danseurs suédois s'embrassant pendant des répétitions. La dernière victoire européenne de la Turquie remonte à 2003 avec l'artiste Sertab Erener. La 64e édition de l'Eurovision se tiendra en Israël en mai 2019, pays dont fait partie la dernière gagnante, Netta.