"Rassurez-vous, les discussions sont bien toujours en cours avec le groupe M6", tweetait Molotov après l'ébruitement, le 8 décembre, de sa condamnation à verser plus de 7 millions d'euros au groupe de Nicolas de Tavernost, pour "contrefaçon" et "parasitisme". Une condamnation assortie d'une cessation imminente de retransmission des chaînes M6, W9 et 6ter, la plateforme s'étant entêtée à diffuser gratuitement et sans autorisation leurs programmes. La plateforme spécialisée dans le streaming des programmes de télévision ne s'y est pas trompée. Dans un communiqué, publié ce vendredi, elle annonce "avoir signé avec le groupe M6 un accord de distribution des chaînes M6, W9, 6Ter et Gulli sur sa plateforme".
Les chaînes du groupe M6 seulement accessibles aux abonnés payants
Concrètement, "Molotov distribuera les chaînes en clair du groupe M6 dans le cadre de ses offres payantes. Ainsi, tous les abonnés pourront bénéficier de l'accès à ces chaînes ainsi que leurs replays, bonus et la fonction d'enregistrement dans le cloud, précise le communiqué. Les chaînes en clair ne seront plus accessibles gratuitement en dehors des offres payantes de la plateforme".
En revanche, Molotov continuera à distribuer gratuitement les autres chaînes en clair de la TNT. Une phrase qui ne devrait pas laisser sans réaction la direction de TF1. Comme le rappelait "Le Parisien" la semaine dernière, la chaîne de Gilles Pélisson aurait, elle aussi, déclenché une procédure judiciaire similaire à celle de M6 il y a deux ans. TF1 réclame à la plateforme, qui a poursuivi la diffusion de ses programmes sans autorisation, 5 millions d'euros pour "contrefaçon de droits voisins" aux droits d'auteur, plus 2,4 millions d'euros pour "contrefaçon de marque". Le jugement est attendu en 2022.
Depuis son lancement le 11 juillet 2016 par Jean-David Blanc (cofondateur d'Allociné), Pierre Lescure (cofondateur de Canal+) et Jean-Marc Denoual (ex-TF1), "Molotov n'a cessé d'enrichir ses offres et propose aujourd'hui sur sa plateforme les programmes linéaires et non linéaires de plus de 200 éditeurs et chaînes, soit la quasi-totalité du paysage audiovisuel français", se réjouit la plateforme rachetée pour 164 millions d'euros par FuboTV pour tenter de concurrencer Netflix, Salto ou Disney+. Désormais sous pavillon américain, la plateforme revendique, selon "Le Monde", 17 millions de personnes inscrites et un peu plus de 200.000 abonnés ; 250.000 selon "Les Échos".