Après la colère, l'apaisement. Pierre Bergé, actionnaire du Monde, a tenté de rassurer tout le monde hier en expliquant que son coup de sang « ne remettait absolument pas en cause » son engagement financier dans le journal.
La veille, le site Electron Libre révélait un e-mail adressé au patron du journal dans lequel il s'insurgeait du contenu d'un dossier sur François Mitterrand publié le 10 mai à l'occasion des 30 ans de l'anniversaire de son élection.
Dans cet e-mail, Pierre Bergé fait part de son « profond désaccord avec le traitement réservé à Mitterrand ». « Cet article immonde, à charge, digne d’un brûlot d'extrême droite est une honte qui n’aurait jamais dû être publié. Il rappelle le temps de Plenel/Gattegno (deux anciens dirigeants du journal, NDLR) et de la "chambre du président’". Je le prends en outre comme un acte anti-Bergé pour marquer l’indépendance du journal vis à vis d’un actionnaire », poursuit le président du Bureau de l'Association des amis de l'institut François-Mitterrand.
"J'aurais du réfléchir"
Parmi les articles de ce dossier consacré à François Mitterrand, l'un d'eux revient sur les "photos taboues" de l'ancien président socialiste. Un autre article, signé par un collaborateur extérieur, revenait sur le délaissement des catégories populaires pendant les deux septennats de François Mitterrand. Pierre Bergé indiquait ensuite regretter d'avoir investi une partie de sa fortune dans le journal et condamne de façon virulente les journalistes : « Je regrette de m’être embarqué dans cette aventure. Payer sans avoir de pouvoirs est une drôle de formule à laquelle j’aurais du réfléchir ! Je considère que contrairement à ce que j’ai VOULU (sic) et à ce qu’ils prétendent, les journalistes du Monde ne sont pas libres mais prisonniers de leurs idéologies, de leurs règlements de compte, et de leur mauvaise foi », écrit-il.