"Gros plan sur le géant du sexe". Voici le nom sans équivoque choisi par Netflix pour son nouveau documentaire sur l'industrie du X. Après les tueurs en série et le sport, la plateforme lève le voile sur les dérives du mastodonte Pornhub. Dans son programme de 90min produit et réalisé par une équipe de féminine, le service de streaming va plonger ses abonnés "au coeur des succès et des scandales de Pornhub au travers d'entretiens avec des acteurs, des militants et d'anciens employés". À découvrir depuis ce mercredi 15 mars prochain.
Mais pourquoi choisir de se concentrer ce site ? Lancé en 2007 par le groupe Mindgeek, il est aujourd'hui l'un des acteurs les plus puissants de cette industrie. Il se place dans le top 15 des sites les plus consultés au monde et a récemment déclaré avoir 33 millions d'utilisateurs réguliers en Europe. Un trafic qui lui permet de générer des sommes folles, tant par la publicité pour les utilisateurs gratuits, que par son abonnement premium.
Une industrie décriée
Mais avec une telle manne financière et tant de vidéos partagées, Pornhub n'échappe pas aux scandales. De nombreuses enquêtes menées dans la presse internationale et française ont mis en lumière les très mauvaises pratiques du mastodonte. Abus sexuels, revenge porn, pédopornographie... Autant de travers qui devraient être dénoncés dans ce documentaire.
"Ce documentaire nous interroge sur la définition de la sexualité et du consentement lorsque des plateformes multimilliardaires prospèrent sur des contenus générés par les internautes. Qui possède et qui devrait posséder le pouvoir dans cet environnement ? Nous espérons que le film génère des discussions à la fois sur Internet et dans le reste de la société", a détaillé la réalisatrice Suzanne Hillinger pour le média américain "Variety"
Par hasard, Netflix va partager son programme alors que le gouvernement tente de serrer la vis sur l'accès des mineurs français aux sites pornographiques. Comme détaillé par Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé du Numérique, le gouvernement souhaite débuter à la même période une phase de test d'un système qui permettra de barrer l'accès des plus jeunes à ces sites.
