Proposition de "bascule stratégique" de Radio France proposé par Sibyle Veil à l’État et à l’Arcom : Les radios privées dénoncent un risque de déséquilibre du marché

Confronté à une réduction budgétaire de 24 millions d'euros en 2025, le groupe public entend en effet réaliser environ 10 millions d'économies en restituant plusieurs fréquences à l'État, tout en renforçant sa présence numérique. Le Mouv' va ainsi être transformée en une antenne musicale 100% numérique, ce qui libérera ses fréquences hertziennes.

Mais une proposition a fait plus particulièrement bondir les concurrents de Radio France, réunis depuis janvier 2025 au sein de l'Alliance de la Radio, une structure qui rassemble l'ensemble des radios privées françaises (RTL, NRJ, Europe 1, RMC, Radio Classique, Skyrock et les 178 radios indépendantes du SIRTI). Il s'agit de la proposition faite à l'État et à l'Arcom de "permuter" une partie des fréquences de France Musique pour compléter la couverture de France Info et Ici.

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Au cœur des préoccupations des radios privées : le "droit de réservation prioritaire" dont bénéficie Radio France. Ce dispositif permet au service public de disposer d'un accès privilégié aux fréquences hertziennes. "Cette annonce oblige à la vigilance de tous les acteurs privés de la radiodiffusion", souligne l'Alliance, qui pointe "un risque sur les équilibres du secteur" et "une tentation de Radio France de s'approprier toujours plus de fréquences et possiblement de ressources publicitaires", alors que France Info et Ici, contrairement à d'autres stations du groupe, ont accès au marché publicitaire.

L'Alliance, présidée depuis avril dernier par Constance Benqué (Lagardère Radio), rappelle que le service public dispose déjà d'une couverture de la population "souvent très supérieure aux radios privées" et exige "une analyse d'impact économique préalable contradictoire" avant tout réaménagement de la ressource hertzienne du service public, qu'il s'agisse de la FM ou du DAB+.  

Ainsi, l'Alliance le dit et le martelle : elle est "résolument opposée à toute tentative de bouleversement unilatéral des équilibres au profit du service public". Un message clair adressé tant à Radio France qu'au ministère de la Culture.

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