Des auditeurs divisés. Ce matin, dans "Bourdin Direct" sur RMC et RMC Découverte, Jean-Jacques Bourdin a une nouvelle fois recueilli les impressions des Français alors que le mouvement national de grève contre la réforme des retraites est entré ce vendredi dans son 9e jour de mobilisation. Si Pascal, un auditeur, s'est prononcé en faveur de la grève après avoir avoué ne pas être concerné par la réforme car né avant 1975 ; Nadia, qui lui a succédé à l'antenne, s'est au contraire montrée particulièrement exaspérée par le blocage en cours.
"Il me semble qu'en démocratie c'est le bien-être de la majorité qui l'emporte sur la minorité", a-t-elle débuté d'un ton véhément avant de critiquer en filigrane le traitement médiatique de ce dossier social brûlant : "Ce serait bien qu'à un moment donné, les médias interrogent ceux qui sont concernés et pas les cheminots qui, mon dieu, vont partir à la retraite à 53 ans !", a estimé cette femme née en 1979 et donc concernée par la réforme.
Originaire du Vaucluse, Nadia a déploré que la grève ne soit l'apanage que d'une minorité. Et de reprendre à son compte les chiffres cités par la SNCF : "Il y a 17% de grévistes à la SNCF et c'est 70% de conducteurs. Et c'est ces 70% de 17% qui font chier la Terre entière ! Je me languis que d'un seul truc, c'est que la concurrence soit ouverte !". "Dans le privé, il y a la concurrence. Vous les voyez en grève les gens dans le privé ?", a-t-elle ajouté pendant que Jean-Jacques Bourdin l'écoutait attentivement.
"Si en 1995, personne n'avait fait chier..."
Sur sa lancée, Nadia a adopté un vocabulaire plus direct pour exprimer son exaspération : "Ca fait 40 ans que les retraites doivent être réformées, 40 ans que rien n'est fait et aujourd'hui c'est ma génération qui en paye les pots cassés. Alors ma génération emmerde toutes les autres et vous dit que cette réforme est moins mauvaise que les autres et si en 1995 personne n'avait fait chier, eh bien peut-être qu'aujourd'hui on n'en serait pas là !", a estimé l'auditrice.
Et alors qu'elle posait une question ouverte sur le recul de l'âge des retraites, Nadia a été interrompue par Jean-Jacques Bourdin, visiblement désireux de passer à l'auditeur suivant. "Merci Nadia. Je sens la colère de Nadia !", a coupé court le journaliste. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.