Ce sont les images dont tout le monde parle. La journaliste et romancière Tristane Banon, invitée le 13 février 2007 du dîner de Thierry Ardisson dans l'émission 93, Faubourg Saint-Honoré. Entourée de plusieurs personnalités, elle parle pour la première fois de ce dont elle accuse aujourd'hui Dominique Strauss-Kahn, une tentative de viol. A l'époque, le nom de l'ex-patron du FMI est bippé au montage. Surfant sur l'actualité et la récente plainte de Tristane Banon, Paris Première rediffusera l'émission dans son intégralité ce mercredi à 22h05.
Images revendues
Ces images étaient ressorties sur Internet au moment de la première affaire DSK au FMI avec Piroska Nagy, en 2008. Puis elles trouveront le chemin du Web une nouvelle fois quelques jours après l'autre affaire dans laquelle est empêtré le socialiste, celle du Sofitel. Cette courte séquence, mise en ligne sur les plateformes de vidéos, accréditera notamment la thèse du « Tout le monde savait », défendue par une partie de la classe médiatique. Car en 2008 étaient témoins de ces confessions personnalités et journalistes politiques : Roger Hanin, Jean-Michel Aphatie, Claude Askolovitch, Thierry Saussez, Jacques Séguéla, Gérald Dahan et Hedwige Chevrillon.
Ces images de Tristane Banon, illustre inconnue à l'époque, toutes les chaînes se les arrachent depuis les débuts de l'affaire new-yorkaise de Dominique Strauss-Khan. Le droit de citation étant passé, les chaînes doivent les acheter. C'est l'émission 66 minutes sur M6 (grande soeur de Paris Première) qui en décroche la première exclusivité en mai dernier. A chaque utilisation, les chaînes doivent passer à la caisse et payer des droits à Télé Paris, la société de production de l'émission. « Au prix d'une archive classique » nous indique-t-on. Sur cette séquence, on voit Tristane Banon expliquer : « Moi c'est avec (bip) que cela s'est mal passé, le chimpanzé en rut (...) A l'Assemblée Nationale, il n'y a plus aucune nana qui veut s'occuper de son bureau (...) Il suffit de voir, il a une secrétaire qui doit avoir 60 ans, limite obèse ». Mercredi soir sur Paris Première, « le nom sera toujours bippé, explique la chaîne, il s'agit de la même version diffusée en 2007 ».
"Je lui avais parlé du mot viol"
Devant des convives visiblement peu surpris, Tristane Banon poursuit son récit : « C'était pour mon livre (...) il m'a rappelée, m'a donné une adresse (...) je suis arrivée, c'était un appartement vide avec une télévision, un magnétoscope, un lit au fond (...) il a gentiment fermé la porte, j'ai posé le magnétophone tout de suite pou enregistrer, il a voulu que je lui tienne la main pour répondre (...) Cela s'est très mal fini, on a fini par se battre, j'ai donné des coups de pied, il a dégraffé mon soutien gorge, essayé d'ouvrir mon jean, ça a très mal fini. (...) Je lui avais parlé du mot viol pour lui faire peur, ça ne lui a pas fait plus peur que ça et après il n'a pas arrêté ».
Claude Askolovitch lui demande alors pourquoi elle n'a pas porté plainte. Tristane Banon répond : « Je suis allée très loin, j'ai constitué un dossier, je suis allé voir un avocat qui avait une pile comme ça sur le sujet et je n'ai pas osé aller jusqu'au bout. Je ne voulais pas être jusqu'à la fin de mes jours la fille qui a eu un problème avec un homme politique ». Cette séquence télé sera probablement une pièce à conviction versée au dossier d'instruction dans le cadre de la plainte déposée par Tristane Banon pour tentative de viol.