

Sur la scène de la Halle Saint-Jacques de Bâle, une pluie de sable s’abat doucement. Au centre, un cercle doré comme un sablier géant, où Louane, pieds nus et vêtue d’une longue robe de dentelle noire, chante "Maman". Sa voix monte dans le silence, entourée de lumière et de grains de sable. À quelques jours de la finale de l’Eurovision 2025, la France dévoile un tableau à la fois mystique et profondément intime.
Un concours qui s’annonce comme un tournant pour la chanteuse, qui représentera la France lors de la grande finale du 17 mai en Suisse, après les demi-finales des 13 et 15 mai. "C’est trop trop cool !" se réjouit Louane, interrogée par "20 Minutes" à l’issue de sa première répétition. Si elle confesse avoir encore "des choses à ajuster" et ne pas être "complètement à l’aise", l’artiste de 28 ans ne cache pas son enthousiasme : "Le rendu est encore mieux que ce que j’imaginais !"
Dans ce décor sobre et symbolique, chaque élément compte. Selon les informations relayées sur le fil Reddit officiel de l’Eurovision, ainsi que sur le compte Instagram du concours, et confirmées par "20 Minutes", la chanteuse se tient dans un cercle de sable, représentant le temps qui passe. Pendant l’interprétation, le sable tombe lentement du plafond. À la fin de la chanson, Louane s’agenouille et balaie le sable de ses mains, révélant un miroir dans lequel son visage se reflète.
Mais c’est une véritable prouesse technique qui marque le point d’orgue de la prestation : une tornade de sable qui descend du plafond et finit par envelopper la chanteuse. "C’était extrêmement compliqué à mettre en place", précise Alexandra Redde-Amiel, cheffe de la délégation française, toujours à "20 Minutes". "Tout un process technique a été créé en Suède pour former cette tornade et ça marche. C’est vraiment le point d’orgue de la prestation. C’est magique !"
Cette scénographie a été imaginée par le Suédois Fredrik Rydman. L’an dernier, il avait déjà marqué les esprits en imaginant la scénographie de "The Code", interprété par le Suisse Nemo, grand gagnant du concours. Une deuxième victoire à son actif pour le chorégraphe suédois, déjà derrière la mise en scène de "Heroes", qui avait permis à son compatriote Måns Zelmerlöw de décrocher le trophée en 2015. Son ambition : faire comprendre le message de Maman à toute l’Europe. Une histoire de filiation, de transmission, et de renaissance.
"Ce qui était important pour lui, c’était de faire passer l’idée que chaque grain de sable est un souvenir impérissable, dans un monde où tout va vite", explique Alexandra Redde-Amiel. "Il y a des gens qui partent, d’autres qui arrivent. Il faut profiter de chaque moment. À travers cette symbolique, Louane parle de la mère qu’elle avait, de la mère qu’elle est devenue. C’est un tableau plein d’espoir, qui raconte qu’on renaît en permanence, même dans le drame."
Car "Maman "est avant tout une chanson très personnelle. Dédiée à sa propre mère disparue, mais aussi à sa fille Esmée, dont la voix retentit à la toute fin du morceau, elle incarne une Louane vulnérable et puissante. "Elle a chanté divinement bien", assure Alexandra Redde-Amiel, déjà émue à l’issue des répétitions. "Si elle chante comme ça vendredi pour les jurys et samedi pour la finale, ça serait complètement fou."