"Clash" investigation. Élise Lucet proposait, ce mardi 17 septembre 2024 en prime time sur France 2, une enquête édifiante sur les liens entre le cabinet de conseil privé McKinsey et le camp d'Emmanuel Macron. Si Stanislas Guérini a accepté de se frotter aux questions de la journaliste face caméra, un autre ancien ministre a accordé une fin de non-recevoir à l'équipe emmenée par Dom Lemaître. D'abord par message puis de visu.
Élise Lucet ne s'est en effet pas contentée de l'absence d'explication de l'ancien ministre de l'Éducation nationale, à l'origine de la commande au cabinet d'une mission d'un montant de... 496.800 euros. L'incarnation de "Cash investigation" est donc allée à sa rencontre lors d'une conférence qu'il donnait à la Maison de l'Amérique latine, à Paris.
"On n'est pas obligés de répondre à toutes vos questions, tout le temps"
"Bonjour, Élise Lucet, 'Cash investigation', France 2, je viens vous voir parce que l'on vous a sollicité à plusieurs reprises. On est en train d'enquêter sur McKinsey et on voulait savoir pourquoi vous avez fait appel à ce cabinet de conseil en 2020. C'est normal comme c'est de l'argent public que je vous pose des questions et que je vous demande pourquoi vous avez fait appel à ce cabinet de conseil", répète-t-elle.
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L'ancien locataire de la rue de Grenelle lui propose alors "de se mettre à côté" et impose ses conditions. "Je vais d'abord vous parler à part sans les caméras", insiste-t-il, se cachant derrière un mur. "En l'occurrence, vous avez un livrable qui a été donné qui a servi de base au grenelle de l'Éducation. Ce grenelle de l'Éducation a lui-même servi de base à des mesures qui sont de plusieurs dizaines voire centaines de millions d'euros", a-t-il détaillé, convaincu que le cabinet privé dispose d'une expertise et de données que le ministère de l'Éducation ne compterait pas dans ses rangs. Jean-Michel Blanquer a été contredit sur ce point un peu plus tôt dans l'émission.
Agacé, l'ancien ministre a alors souhaité couper court à l'échange, en tapotant l'épaule d'Élise Lucet, qui lui demandait si "c'est une bonne manière de dépenser l'argent public". "Allez, merci, au revoir ! Vos méthodes ne sont pas celles d'une démocratie. Vous êtes dangereuse par vos façons de faire. Vous n'êtes pas le parquet, n'est-ce pas ? Vous n'êtes pas non plus l'Assemblée nationale et le Sénat". Et le ministre de conclure sur sa propre vision de la démocratie : "Je vous ai répondu, il y a des milliers de journalistes qui me demandent des milliers de choses mais on n'est pas obligés de répondre à toutes vos questions tout le temps", a-t-il terminé. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
"Évaluer les évolutions du métier d'enseignant"
Cette mission, commandée par Jean-Michel Blaquer, avait pour but, rappelle "Cash investigation", "d'évaluer les évolutions du métier d'enseignant" mais n'a abouti qu'à "quelques graphiques" et "généralités". Certaines propositions, à l'instar de l'instauration d'une prime liée au mérite comme il en existe dans les entreprises privées, étaient inspirées d'une étude produite par l'institut Fraser, un think tank ultra-libéral canadien qui milite pour l'abolition des impôts, selon les éléments recoupés par "Cash investigation".
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Ce mardi 17 septembre 2024, "Cash investigation" a rassemblé 1,72 million de téléspectateurs entre 21h06 et 22h39, soit 9,2% des individus âgés de quatre ans et plus. Entre 21h06 et 23h20, cette enquête, signée Dom Lemaître, a été scrutée par 8,8% des FRDA-50 et 9,9% des 25-49 ans. Le débat, animé en plateau par Élise Lucet après sa diffusion, a intéressé 996.000 téléspectateurs (8,5% du public) entre 22h39 et 23h22.