
Daniel Riolo rattrapé par la justice. Le journaliste et éditorialiste de RMC a été reconnu coupable de diffamation à l'encontre d'Aminata Diallo par le tribunal correctionnel de Paris, près d'un an après une émission de "L'After Foot" diffusée le 23 mars 2023. Ce soir-là, au micro de la très populaire émission dédiée au ballon rond, le chroniqueur avait à plusieurs reprises présenté la footballeuse comme l'instigatrice de l'agression de Kheira Hamraoui survenue en novembre 2021. Des propos tenus alors que la procédure judiciaire était encore en cours.
Le 4 novembre 2021, Kheira Hamraoui avait été violemment agressée à coups de barres de fer, alors qu'elle rentrait en voiture d'un dîner d'équipe avec Aminata Diallo. L'affaire avait provoqué une onde de choc dans le football féminin français. Une information judiciaire avait été ouverte pour violences aggravées, puis élargie à des faits d'escroquerie en bande organisée. En janvier dernier, sept personnes, dont Aminata Diallo, ont été mises en examen. L'ancienne joueuse clame toujours son innocence.
Lors de l'audience en avril dernier, Aminata Diallo a décrit les conséquences de cette prise de parole sur sa vie : une vague d'insultes et de messages de haine, alimentée par la portée de l'émission. La 17e chambre correctionnelle a souligné que Daniel Riolo, se revendiquant "éditorialiste mais également journaliste" n'avait pas "procédé à l'enquête sérieuse qui est attendue de lui", se basant uniquement sur un rapport de police à un instant donné de l'enquête. Le tribunal l'a condamné à 500 euros d'amende avec sursis, ainsi qu'à verser 4.000 euros à Aminata Diallo au titre des dommages et intérêts et frais d'avocats. "Ma cliente est fondamentalement présumée innocente", a rappelé son avocate, Me Chloé Redon, dénonçant une atteinte à l'honneur de la joueuse. L'avocate de Daniel Riolo a de son côté annoncé qu'un appel serait interjeté.
Ce n'est pas la première fois que Daniel Riolo est visé par une procédure en diffamation : il a déjà été attaqué par des figures du football Admar Lopes, Christophe Galtier ou encore Didier Deschamps. Le sélectionneur des Bleus reprochait au journaliste d'avoir publiquement mis en cause son honnêteté et son intégrité, en le qualifiant notamment de "manipulateur" et de "menteur" lors d'émissions diffusées en janvier, au sujet notamment de la gestion de Karim Benzema pendant la Coupe du monde 2022. Selon l'avocate de Didier Deschamps, Me Isabelle Wekstein, cette attaque dépasse le cadre de la critique journalistique et relève d'un "acharnement permanent". La plainte a été déposée au tribunal judiciaire de Paris, avec constitution de partie civile.