Pas un navet , juste un film pas très bon, "L’âge de raison" souffre de la comparaison avec Jeunet, mais est miraculeusement sauvé par Sophie Marceau.
Souvenez-vous, en 2003, Guillaume Canet partageait l'affiche avec la pas encore oscarisée Marion Cotillard dans une comédie romantique et colorée intitulée Jeux d'enfants. Le film, sous la direction de Yann Samuell, était assez bancal mais pas si mièvre que ça. On pouvait donc espérer un petit quelque chose de sa part. Après une petite escapade aux Etats Unis (My Sassy Girl, que personne n'a vu), il nous revient avec un nouveau film et Sophie Marceau en vedette.
Trop gentillet
Soyons honnête : Yann Samuell a un univers bien à lui. Il n'est pas formaté comme la plupart de nos réalisateurs, ne joue pas les yes-man pour un quelconque Luc Besson et ne nous offre pas un énième film d'auteur chez les bobos. D'ailleurs, son premier film, Jeux d'enfants, a eu un petit impact sur le public, faisant la joie du public féminin (Guiiiiiiiiillaume Cannnnnet !!!) et le désespoir du public masculin ou cinéphile (Guillaume Canet...).
Mais ici, le scénario n'apporte que peu de surprises et offre un final convenu, contrairement à Jeux d'enfants, qui se terminait de manière plus grave. Pour ce qui est des trouvailles visuelles, cet univers coloré et origamesque, c'est mignon tout plein mais ça n'apporte pas grand-chose de plus au film.
Une Sophie Marceau éclatante
La grande force du film est sans conteste Sophie Marceau. Jouant une working girl froide et rigide qui va aussitôt retrouver son âme d'enfant. Elle nous enchante de bout en bout et sauve finalement L’âge de raison du naufrage. A la fois classe, lumineuse et touchante, elle éclipse le reste du cast par son charme et sa (très) grande beauté. Pourtant, les autres acteurs ne sont pas mauvais. Marton Csokas est une révélation, Michel Duchaussoy toujours parfait et Jonathan Zaccai impeccable.
Cependant, le dernier film de Samuell n'est pas franchement réussi et s'avère trop gentillet et trop timide pour convaincre. Certes, certaines scènes sont inventives, et on a plaisir à retrouver cette ambiance naïve, enfantine et colorée qui a fait le charme de Jeux d'enfants. Malheureusement pour Yann Samuell, un (grand) réalisateur lui fait de l'ombre dans ce créneau : [film%]Jean-Pierre Jeunet[/film%]. La comparaison est cruelle est inévitable (thématiques de l'enfance, personnages lunaires, univers poétique) et Samuell peine à retrouver ce petit plus qui faisait la force des films de Jeunet, ce « supplément d'âme ». L’âge de raison reste un film mollasson, en surface, qui ne décolle jamais vraiment.