Un de plus. Luc Besson nous livre son dernier délire rocambolesque. Certes, il retransmet très bien l’esprit de la bande dessinée de Jacques Tardi, avec de superbes images du Paris de 1912. Oui, on se croirait embarqués pour de palpitantes aventures, à mi-chemin entre Indiana Jones, La Nuit au Musée, Harry Potter et Mort sur le Nil en compagnie d’une héroïne hors du commun. Mais on se retrouve finalement dans un film inconsistant au niveau peu soutenu.
Qualité la plus certaine du film, il démarre à toute allure et son rythme ne faiblit pas une seconde. L’originalité ne fait pas défaut non plus, puisque Adèle Blanc-Sec nous donne l’occasion de voir du jamais vu, mais la magie qui pourrait relier le tout manque. Loin d’être amusantes, les manifestations excentriques (un dinosaure qui sème la pagaille, une momie qui parle, Adèle déguisée, une morte qu’on amène au musée) finissent par exaspérer.
Un rythme parfait et une explosion d’originalité dans un ensemble superficiel
Adèle Blanc-Sec est interprétée par une Louise Bourgoin qui a trouvé le ton juste, et il faut avouer qu’elle nous paraît tout de suite sympathique en femme amazone courageuse et aventurière qui ose braver les interdits. Mais l’héroïne n’est brossée que superficiellement, et les personnages secondaires sont si grossiers et stéréotypés qu’ils font passer les Dupont et Dupond pour des exemples de psychologie surdéveloppée.
Besson essaye de nous couper le souffle avec ses scènes d’action exotiques, sans parvenir à nous époustoufler. Il a dérangé tout le monde : la présidence, la société de la Tour Eiffel, le musée du Louvre... tout ça pour ça. A voir en tant que prolongement des bandes dessinées de Tardi, comme étude du Paris de la Belle époque, ou encore comme étude de caractère de femme moderne féministe du début du XXème siècle. Mais pas comme un bon film.