La séquence est aussi fascinante qu'elle fait froid dans le dos. Dans une vidéo partagée le 17 janvier par le média Brut, le journaliste Rémy Buisine lit les dernières informations sur la grève prévue ce jeudi 19 janvier. "Bonjour, c'est Rémy Buisine (...) et aujourd'hui je vais vous parler de la grève du 19 janvier, puisqu'on est à deux jours du début de la mobilisation contre la réforme des retraites", explique le journaliste, les yeux légèrement dans le vague.
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Le spectateur attentif peut voir que les mouvements du reporter ne sont pas très naturels, presque mécaniques. Et pour cause. Il ne s'agit pas d'un humain. L'ensemble de la vidéo de moins d'une minute est en vérité le produit d'une intelligence artificielle (IA).
L'image est un "deep fake" de Rémy Buisine. C'est-à-dire qu'une intelligence artificielle s'est "nourrie" d'images du journaliste et grâce à son analyse, elle devient capable d'animer une image qui ressemble trait pour trait à l'original. Ses mouvements sont créés à partir d'une bande son enregistrée par le journaliste. À partir de celle-ci, le logiciel a pu deviner puis recréer les mouvements des lèvres, de la bouche et du visage.
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L'humain garde le contrôle
La démonstration technique de Brut.IA ne s'arrête pas là. Le texte que l'avatar lit tout au long de l'extrait est, là encore, le produit d'une intelligence artificielle. "Nous avons ensuite utilisé la technologie de ChatGPT pour générer un résumé d'articles de l'Agence France Presse. Ce résumé, produit par l'IA, a été vérifié, corrigé et validé par un journaliste de Brut", explique le média auprès de puremedias.com. L'humain garde le "contrôle absolu sur la technologie", insiste un porte-parole. "Cette nouveauté s'inscrit dans la stratégie avant-gardiste de Brut. Le rythme de déploiement exact est inconnu, mais l'idée est de lancer plusieurs comptes de journalistes sur ce modèle", précise-t-il.
Si cette nouveauté a de quoi surprendre, voire mettre mal à l'aise, un système similaire est déjà exploité en Chine. Depuis 2018, l'agence de presse gouvernementale chinoise compte dans ses équipes Xinhua, un présentateur virtuel. Peut-être qu'à l'avenir Julian Bugier ou Anne-Claire Coudray seront remplacés (ou assistés) par ce type de procédé.