Najat Vallaud-Belkacem n'en finit pas de rappeler à l'ordre les médias dans le sillage de "l'affaire Clément Méric", ce jeune militant d'extrême gauche tué jeudi par des skinheads à Paris. Après avoir sévèrement remis en question l'attitude des médias traditionnels dans cette affaire vendredi dernier sur i-Télé, la porte-parole du gouvernement a cette fois clairement tancé les médias sociaux.
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Dans son viseur, Twitter. A la suite du décès du jeune homme, plusieurs internautes ont en effet créé de faux comptes au nom de Clément Méric sur le célèbre réseau social. Certains d'entre-eux ont ainsi posté des messages à l'humour plutôt douteux à l'image du compte @ClementmericAF où l'on pouvait lire la phrase "Mal au crâne", suivi de la photo d'un poteau déchaussé avec pour légende "je l'ai bien amoché quand même". Ce compte a d'ailleurs rapidement créé la polémique sur la toile dimanche 9 juin et a été suspendu par le réseau social après de multiples signalements.
"Situation insoutenable"
Invitée à réagir à ces évènements ce matin sur France Info, Najat Vallaud-Belkacem a tenu à rappeler que "le fait d'usurper l'identité de quelqu'un, y compris sur le web, est passible d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende". Elle a par ailleurs invité "les proches, la famille de Clément Méric, à intenter une action en justice pour faire cesser (...) cette situation insoutenable". S'adressant par la suite aux personnes à l'origine de ces faux comptes, la ministre des droits des femmes en a appelé à leur sens des responsabilités affirmant qu'on parlait là "d'un jeune homme qui vient de disparaître" et dont il faut "respecter la mémoire". Najat Vallaud-Belkacem a d'ailleurs renouvelé ce message sur le réseau social lui-même, en postant quelques minutes plus tard sur son propre compte : "J'appelle au respect de la mémoire de Clément Méric sur les réseaux sociaux comme ailleurs".
"On ne peut pas laisser passer"
Plus généralement, la porte-parole du gouvernement a demandé à "l'ensemble des acteurs de l'internet (de) faire preuve de responsabilité" estimant que, comme pour les médias traditionnels, "il y a un minimum de contrôle à avoir même si on est un dans un champ vaste de la liberté d'expression. La ministre a réaffirmé solennellement qu'"il y a des propos, (...) des atteintes au respect de la vie privée qu'on ne peut pas laisser passer" et a tenu à rappeler que le gouvernement travaillait déjà avec Twitter et Facebook "pour faire en sorte que ce qui est intolérable ne puisse plus se produire".