

C'est une chronique qui a fait couler beaucoup d'encre. Le 31 janvier dernier, l'humoriste Merwane Benlazar a fait son premier (et dernier) passage dans "C à vous", le talk d'Anne-Elisabeth Lemoine sur France 5. Il remplaçait pour la chronique de fin d'émission Pierre-Antoine Damecour, lui-même remplaçant de Bertrand Chameroy depuis plusieurs semaines.
Mais à la suite de son passage dans le programme, de nombreux internautes ont vivement réagi sur les réseaux sociaux. En cause, son apparence - il portait notamment un bonnet et une longue barbe - mais également des propos sexistes qu’il avait tenus sur Internet il y a plusieurs années, entre 2013 et 2021. Après plusieurs jours de polémique, une sénatrice avait interpellé Rachida Dati, la ministre de la Culture, en pleines "Questions au gouvernement". "La place d’une femme est à la demeure auprès de son père, crains ton seigneur. Ce propos n’est pas une citation du théoricien d’Al-Qaïda mais de la nouvelle recrue de l’émission star de France 5, 'C à vous'. [...] Coutumier d’exégèse de la charia sur son compte Twitter et de recommandations de sites ouvertement salafistes […] si l’habit ne fait pas le moine, reconnaissons que le propos fait le salafiste", avait débuté Nathalie Goulet. Avant de demander : "Comment peut-on participer, avec l’argent du contribuable, à normaliser les idées que véhicule ce personnage ? À quoi rime le silence assourdissant de l’Arcom ?"
Ce à quoi la ministre avait répondu que si l'Arcom n'avait pas à être saisie car le contenu de la chronique n'était pas en cause, elle a en revanche annoncé qu'à la suite des propos "scandaleux" exhumés, "France Télévisions en a tiré les conséquences, il ne sera plus à l’écran".
Une séquence politico-médiatique qui a inspiré Guillaume Meurice, chef d'orchestre de "La dernière", l'émission dominicale de Radio Nova. Dans une chronique passée à l'antenne ce dimanche 9 février, il est revenu sur cette affaire et a notamment taclé le traitement que lui a réservé Pascal Praud dans ses différentes émissions sur Europe 1 et CNews. "Merwane Benlazar est humoriste et arabe. En plus il a une barbe. (...) Mais non seulement il avait une barbe, mais en plus il avait un bonnet. (...) Mais heureusement, les lanceurs d'alerte veillent dans ce pays" a-t-il commencé avec ironie avant de lancer un extrait de "l'avocate Lara Fatimi sur Europe 1, chez le Julian Assange des PMU Pascal Praud". "On a franchi une étape non pas par ce qu'il s'est dit mais par la manière dont il est vêtu ce jour-là à l'antenne ?", entend-on l'animateur demander à l'avocate. "Absolument", répond-elle.
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Avant de passer d'autres extraits cette fois-ci entendus sur CNews, où il est question de la tenue vestimentaire de Merwane Benlazar, "vêtu dans le plus pur style du désert d'Arabie de l'époque". Guillaume Meurice a ensuite raillé les analyses portant sur la barbe du chroniqueur. "La barbe qu'arbore ce monsieur, c'est la barbe des compagnons du prophète, c'est pour ça qu'elle est finement rasée" entend-on ensuite de la bouche d'une invitée de Pascal Praud qui rétorque : "Elle n'est pas finement rasée, là !", sous les rires du studio de "La dernière". "Et oui, CNews, 1er sur l'analyse de poils. Poils de cul de salafistes et de hipsters, ça n'a rien à voir, ça c'est du journalisme total les amis. C'est la méthode Pascal Praud", a ajouté Guillaume Meurice dans la séquence que Puremédias vous propose de réécouter en tête d'article.