

"C à vous" s’invite au Sénat. Ce mercredi 5 février, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a annoncé que l’humoriste Merwane Benlazar n'apparaîtrait plus à la table de l'émission de France 5. Au cœur d’une polémique depuis le 31 janvier dernier, date à laquelle il a fait sa première (et dernière) chronique dans le talk-show d’Anne-Élisabeth Lemoine (pour remplacer Bertrand Chameroy, absent pour une durée indéterminée, ndlr) le jeune homme de 29 ans avait débarqué sur le plateau pour une pastille humoristique liée à l’actualité. "On vous adore dans l’émission de Matthieu Noël sur France Inter, "Zoom Zoom Zen"", l’accueillait alors tout sourire la présentatrice. À la suite de son passage dans le programme, de nombreux internautes ont vivement réagi sur les réseaux sociaux. En cause, son apparence - il portait notamment un bonnet et une longue barbe - mais également des propos sexistes qu’il avait tenus sur Internet il y a plusieurs années, entre 2013 et 2021.
Alors que France Télévisions n’avait pas encore réagi à cette affaire, elle a pris une tournure politique ce mercredi 5 février 2025. Tandis que se tenaient les "Questions au gouvernement" au Sénat, Nathalie Goulet, sénatrice Union centriste de l’Orne, a choisi d’interpeller Rachida Dati. "La place d’une femme est à la demeure auprès de son père, crains ton seigneur. Ce propos n’est pas une citation du théoricien d’Al-Qaïda mais de la nouvelle recrue de l’émission star de France 5, 'C à vous'. [...] Coutumier d’exégèse de la charia sur son compte Twitter et de recommandations de sites ouvertement salafistes […] si l’habit ne fait pas le moine, reconnaissons que le propos fait le salafiste", a-t-elle débuté. Avant de demander : "Comment peut-on participer, avec l’argent du contribuable, à normaliser les idées que véhicule ce personnage ? À quoi rime le silence assourdissant de l’Arcom ?"
La ministre de la Culture s’est alors exprimée au pupitre de l’hémicycle du Palais du Luxembourg. Elle a tout d’abord défendu le gendarme de l’audiovisuel : "Sur la chronique que vous citez, est-ce qu’il y avait quelque chose de répréhensible ? Non. L’Arcom n’a donc pas à être saisi". Elle a en revanche estimé que Merwane Benlazar avait tenu des "propos scandaleux" par le passé. "À la suite de ces propos, France Télévisions en a tiré les conséquences, il ne sera plus à l’écran", a-t-elle annoncé. Avant de "dénoncer le bruit important des dérives et des dérapages" : "L’apparence, le physique, la tenue vestimentaire ne doivent pas disqualifier sans aucun fondement."
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"Il était remplaçant 'one shot' (pour une seule fois, NDLR), il n’y a pas lieu de revenir ou pas", a déclaré Mediawan (la société de production derrière le talk-show) à l’Agence France Presse (AFP). Merwane Benlazar "a été choisi par la société de production (...) en l’absence de son humoriste habituel (Bertrand Chameroy) et de son remplaçant (Pierre-Antoine Damecour)" a fait valoir France Télévisions insistant sur le fait que la chronique "n’a occasionné aucun manquement à ses obligations de la part de France Télévisions".
De son côté, l’humoriste avait réagi à cette polémique sur son compte Instagram le 2 février en postant une photo de son désormais célèbre bonnet. Avec en légende : "Le bonnet de la discorde. De la marque islamiste Zara, fabriqué en République islamique du Portugal. Glaçant."