Alors que l'animateur producteur présentera ce soir un prime time en direct sur D8, Cyril Hanouna est l'invité de puremedias.com toute la journée. Dans cette première partie de l'interview, retour sur l'émission "Touche pas à mon poste" que le trublion anime chaque soir sur la chaîne dès 18h30.
Propos recueillis par Julien Bellver et Julien Lalande
puremedias.com : En février, vous avez réuni en moyenne 800.000 téléspectateurs, avec même une pointe à 900.000 téléspectateurs la semaine dernière... Que de records !
Cyril Hanouna : C'est mon mois ! On a bénéficié d'une concurrence clémente, l'arrivée de "Yolo" sur W9, de "Walker Texas Ranger" sur TMC ou encore de "C à vous" qui n'était pas en direct. Je crois que les autres chaînes se sont dit : "Il faut que le mois de février soit celui d'Hanouna parce qu'on l'aime bien". Je remercie donc W9, TMC, France Télévisions, M6 et TF1 pour ces beaux scores (rires) ! Continuez "Yolo" !
Plaisanterie mise à part, on peut penser que la qualité de l'émission joue un peu...
Oui, l'émission s'installe peu à peu, on est passé de 330.000 à près de 800.000 en l'espace de quelques mois. Les gens ont envie de se marrer en ce moment. Je remarque aussi que le succès aidant, on se lâche davantage en plateau. Je pense que notre franc-parler joue beaucoup dans le succès de l'émission. On balance tout, y compris ce qui se passe hors antenne dans l'équipe avec toujours beaucoup d'autodérision. On est vraiment devenu un vrai divertissement. Et puis, il y a une histoire dans l'histoire, on me parle régulièrement de Valérie et Patoche, de Jean-Michel Maire et des meufs, de la danse de l'épaule et du matou. Pour les téléspectateurs, c'est ça "Touche pas à mon poste" !
"Cette émission, on sait quand elle démarre, on ne sait pas quand elle termine !"
Au début, l'émission durait 1h20 environ. Maintenant, vous dépassez parfois les 1h45. Vous allez aller jusqu'où ?
Cette émission, on sait quand elle démarre, on ne sait pas quand elle termine ! L'émission a été rallongée et pourtant, on "trappe" encore plusieurs séquences chaque jour. On a tellement de choses qu'on pourrait finir régulièrement à 20h20. On ne parle pas seulement de télé, on revient régulièrement sur l'actualité. Mais je tiens à finir vers 20h10 car après, il y a la concurrence de "Scènes de ménages" qui est difficile. L'idéal pour moi, ça serait 18h45-20h10.
Ce passage au direct, ça vous rappelle votre passage à Comédie! lorsque vous participiez chaque jour à "La Grosse émission" ?
Oui, il y a vraiment cette ambiance-là. Au début, c'était plus compliqué : on avait un peu peur des enjeux. Et le succès aidant, on s'est libérés comme je le disais. Les réseaux sociaux nous permettent également de savoir tout de suite ce qui plaît aux téléspectateurs, les sorties de plateau par exemple. L'année prochaine, mon but, c'est qu'on soit tous les jours dehors avec un gros happening. Je veux une caméra pour aller me promener dans les locaux de D8, pour aller dans le bureau d'Ara ! (Ara Aprikian, le président de D8, NDLR). J'aimerais aussi qu'on propose des images d'archives, qu'on ait un groupe de musique en plateau, qu'on accueille de nouvelles têtes. Notre casting de chroniqueurs n'est jamais terminé ! Je vais d'ailleurs proposer à Sinclair de nous rejoindre, je l'ai trouvé formidable sur "Nouvelle Star".
Justement, cette bande de chroniqueurs en partie renouvelée à la rentrée, c'est le fruit d'une stratégie clairement définie pour que tout le monde s'identifie à quelqu'un dans l'équipe, un peu comme l'a fait Laurent Ruquier avec sa célèbre bande ?
Oui, vraiment. Je me suis beaucoup inspiré – et je lui ai dit – de ce qu'a fait Laurent à la radio et à la télévision. Il a réussi à faire un vrai casting avec des gens qu'on aime détester par exemple. On a envie d'être pote avec untel ou untel. J'avais envie de créer ça dans "Touche pas à mon poste". Et comme on parle de télévision, j'avais aussi envie d'avoir des professionnels, comme Gérard Louvin et Alexia Laroche-Joubert, qui ont mille anecdotes à raconter et leur connaissance sur les coulisses de la télévision. Et puis il y a Jean-Michel Maire... Je voulais un grand reporter (ce qu'il est) et je me suis retrouvé avec un mec qui dit le mot "teub" toutes les cinq minutes. Je n'avais pas prévu ce rôle-là pour lui au départ (rires) !
Une des caractéristiques de "Touche pas à mon poste", c'est ce franc-parler. Vous allez très loin parfois...
Oui, on est allé trop loin parfois, il m'est arrivé de rattraper une parole malheureuse dans l'émission suivante. Sur "Nouvelle Star" par exemple, on a bénéficié d'une liberté d'expression totale. J'ai moins cassé "Star Academy" que "Nouvelle Star". Et pourtant, il y avait beaucoup à dire !
"Je pense que Nouvelle Star en avait assez sous le pied pour atteindre les 2 millions"
Vous avez quand même qualifié les audiences de "Nouvelle Star" de merdiques alors qu'elles ont atteint des niveaux jamais vus pour une émission de flux sur la TNT !
Les équipes de Fremantlemedia (le producteur de l'émission, NDLR) ont eu un peu de peine. Bien sûr, les audiences n'étaient pas merdiques, elles sont bonnes mais j'aurais aimé qu'on fasse les 2 millions. Je pense que l'émission en avait assez sous le pied pour atteindre ce seuil-là, à condition d'ouvrir la programmation musicale à des chansons davantage populaires. Fremantlemedia m'assure que ces titres un peu plus branchés sont dans l'ADN de l'émission. Je l'entends tout à fait et je leur fais confiance. Mais dans "Touche pas à mon poste", je dis ce que je pense. Sinon, je ne suis plus crédible ! J'adore vraiment ce qui est populaire...
Oui, à tel point que vous avez raconté "adorer" l'émission "Splash" de TF1...
Oui, mais je suis rentré dans le programme et ça m'a fait marrer. J'aurais refusé d'animer l'émission, par contre. Peut-être que j'aurais pu faire partie des candidats ! (rires)
Vous avez expliqué dans "Touche pas à mon poste" que TF1 et M6 vous boycottaient alors que ces deux chaînes "envoient" leurs animateurs chez Morandini et Gazan où les audiences sont pourtant bien plus faibles. Vous payez votre franc-parler ou vous êtes la victime collatérale de l'entrée de Canal+ sur le marché du gratuit ?
Je pense que notre traitement sur les émissions "Amazing Race" et "Nouvelle Star" les ont rassurées quant à notre impartialité. On traite tout le monde pareil. Je pense effectivement que cette situation est davantage due à la concurrence entre ces grands groupes. Je suis un peu rassuré quand on me rapporte que le PDG de TF1, Nonce Paolini, dit que ce boycott n'est pas contre moi. J'ai bon espoir que la situation évolue positivement dans les prochaines semaines.
Retrouvez la deuxième partie de l'entretien à 11h30.
