Les dispositifs anti-huées n'y aurons rien fait. La 60e concours de l'Eurovision a de nouveau été le théâtre d'un réglement de comptes politiques avec la Russie. L'année dernière, en pleine crise ukrainienne et après l'adoption de lois contestées contre la "propagande homosexuelle", les candidates russes, les jumelles Tolmachevy, avaient ainsi été violemment huées par le public lors de la demi-finale à Copenhague, au Danemark.
Afin de se prémunir d'un incident similaire, les organisateurs avaient cette année installé des "réducteurs de bruit". Un dispositif visant à protéger Polina Gagarina, la candidate russe, qui interprétait hier soir le titre "A Million Voices". Et les organisateurs avaient rappelé au public, avant le début du show, que la politique n'avait pas sa place dans le concours et que chaque titre et chaque artiste devaient être respectés au cours de cette soirée placée sous le signe de la musique et de la fraternité.
"Notre slogan est : 'Construire des ponts'"
Malgré ces précautions, Polina Gagarina a été la cible de l'hostilité d'une partie du public. Lors de la révélation des votes des dix premiers pays et alors que Russie arrivait en tête de ce classement provisoire devant la Suède et l'Italie, la candidate a alors été la cible de huées. A tel point que l'une des présentatrices a pris la parole pour rappeler à l'ordre les siffleurs. "Avant que nous continuions, je voudrais rappeler que notre slogan est : 'Construire des ponts'. La musique doit primer sur la politique ce soir. Et tous nos artistes méritent d'être respectés et d'être traités de la même manière" a-t-elle ainsi lancé, provoquant l'ovation du public.
Ce petit incident n'a en tout cas pas porté préjudice à Poina Gagarina. La candidate russe a ainsi terminé sur la deuxième marche du podium derrière Suède et devant l'Italie, récoltant 303 points contre les 365 points du chanteur suédois. Mais il est vrai que sur place, à Vienne, la victoire de la Suède a été accueillie avec soulagement, par les journalistes présents mais aussi le public, qui s'imaginaient mal assister au concours l'an prochain en Russie en cas de victoire de Polina Gagarina.
