Omega (X-Factor) : "Les candidats s'en prennent plein la gueule"

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Omega (X-Factor) : "Les candidats s'en prennent plein la gueule"
Par Charles Decant Rédacteur en chef

Rédacteur en chef de puremedias.com, Charles Decant est diplômé de Sciences Po Paris. Après un passage chez Universal Music, il a rejoint l'aventure puremedias.com en 2007 et se spécialise notamment dans...

Thibaut, Pierre-Jean et Sébastien du groupe Omega
Thibaut, Pierre-Jean et Sébastien du groupe Omega © M6/FMF/ABACAPRESS.COM
Eliminés mardi soir lors du cinquième prime de "X-Factor", les trois membres d'Omega ont essuyé de nombreuses critiques du jury. Ils évoquent pour puremedias.com leur parcours, leur reprise de Jenifer, la guéguerre des jurés et... l'Eurovision. Entretien.

Le parcours du groupe Omega n'a pas été de tout repos dans X-Factor. Le groupe, coaché par Henry Padovani, s'est retrouvé en ballottage dès le premier prime en direct et a finalement été éliminé mardi soir après une prestation sur Kyo très critiquée par le jury.

Suite à leur sortie, Pierre-Jean, Sébastien et Thibaut ont accordé un entretien à puremedias.com. Ils évoquent leur parcours, l'importance d'être rock et toutes les critiques qu'on leur a faites sur ce sujet, Olivier Schultheis allant mardi jusqu'à parler de « rock de pochette surprise ». Le groupe revient également sur les accusations de grosse tête, leur reprise inattendue de Jenifer, la guéguerre entre les jurés qui pénalise les candidats ainsi que l'Eurovision, à laquelle ils pourraient participer si on le leur demandait. Entretien.

« On ne s'y attendait pas trop »



Dans quel état d'esprit êtes-vous après votre élimination mardi soir ?
Pierre-Jean : On est assez déçus quand même, c'est normal. On s'attendait à partir un jour ou l'autre, c'est sûr, mais peut-être pas sur "Contact". Sur cette prestation, c'est peut-être un petit peu dommage. Mais bon, on en retire que du bon et on espère que les personnes qui nous ont suivis jusque-là continueront à nous suivre, et on continuera à faire de la musique pour eux.

Vous vous étiez préparés à sortir ?
Sébastien : On se prépare toujours à partir en ballottage, si jamais ça foire, mais là c'est vrai qu'on ne s'y attendait pas trop. Donc on se prépare quand même au ballottage, on ne sait jamais. Avant de passer au verdict on révise un petit peu ensemble derrière.
Pierre-Jean : On se dit que chaque semaine, tout le monde peut être en danger. Et cette semaine c'était nous donc on a essayé de donner le maximum sur la chanson de rattrapage, dans un registre qui nous appartenait pas réellement parce que c'est une chanson assez douce, "Le Sud".

Justement, comment elle est choisie, cette chanson de rattrapage ?
Pierre-Jean : C'est un titre qui nous est à moitié imposé. On avait une liste de chansons et on nous a dit "Vous ferez celle-là".

« C'est quoi du rock de pochette surprise ? »



La prestation sur Kyo, comment vous l'avez vécue ?
Pierre-Jean : On l'a plutôt bien vécue, on a donné sur scène ce qu'on voulait donner. On était assez satisfaits, on espère ne pas avoir déçu sur cette prestation qui était assez importante pour nous parce que tout était dans l'énergie, dans le rock. Le principal, c'était de se donner à fond.
Sébastien : Moi personnellement je me suis donné à fond parce que j'ai pris mon pied. Apparemment, ça n'a pas plus à tout le monde. Je ne sais pas si c'est parce qu'on reprenait du Kyo à l'identique, c'est peut-être ce qui a gêné. Pas mal de personnes ont dit que c'était l'une des meilleures prestations qu'on avait données sur scène donc je n'ai pas de regret d'être parti là-dessus. C'est vraiment ce qui nous ressemble.

Quand vous avez terminé la prestation, les critiques ont été dures. Olivier a dit que vous étiez « fake » et que vous aviez proposé du « rock de pochette surprise »...

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Pierre-Jean : On l'encaisse, même si on ne la trouve pas réellement fondée parce que c'est bien de dire des choses comme ça qui sont assez fortes, mais ce qui est dommage c'est de ne pas avoir développé. C'est intéressant comme critique, pourquoi pas, mais qu'est-ce qui n'allait pas et pourquoi c'est du rock de pochette surprise et surtout, c'est quoi du rock de pochette surprise ? On a donné ce qu'on voulait et c'est le principal.

« Les critiques du jury étaient bourrées de paradoxes »



Justement, on a beaucoup parlé de cette idée de rock : vous faites du faux rock, vous vous la jouez rock, etc... On a l'impression qu'il y a une question de légitimité là-dessous. Vous n'êtes pas rock ? Ca veut dire quelque chose être rock ?
Pierre-Jean : Mais bien sûr, c'est une attitude, ce n'est pas qu'une musique. Kyo n'a jamais été le groupe de rock par définition mais cette chanson-là était rock. Après, je ne sais pas s'il y a des experts en rock'n'rollogie, mais nous on a tout donné. C'est assez bizarre d'entendre ça. Après, c'est au rockeur qu'il faut demander son avis. Olivier Schultheis, avec tout le respect que je lui dois - et c'est un immense musicien - mais ça aurait été plus légitime de prendre en considération l'avis d'Henry, même si ici ce n'était pas objectif puisque c'était notre coach.
Sébastien : Et par rapport à Olivier Schultheis, ses réactions sont un peu contradictoires, même si c'est quelqu'un de très fort musicalement. Parfois il nous disait qu'il fallait qu'on soit plus un groupe vocal, des fois moins...

Et le jury n'était pas non plus d'accord là-dessus. On vous a reproché de ne pas chanter tous les trois, de ne pas donner l'impression d'être un vrai groupe. C'est encore une question de définition du mot groupe, non ?
Pierre-Jean : Bien sûr. Le problème c'était que les critiques du jury étaient bourrées de paradoxes. Un juré sur deux nous dit "Il n'y a qu'un chanteur dans un groupe de rock, arrêtez les harmonies, dans Téléphone il n'y a qu'un chanteur", etc. Et puis quelqu'un d'autre dit "Moi je trouve qu'il faut trois chanteurs".
Thibaut : Si on prend au premier degré toutes les critiques et qu'on essaye de corriger tous les défauts qu'on nous reproche, on se retourne la tête et on devient fou donc il faut les prendre avec un peu de recul pour plaire au jury - même s'il faut plaire d'abord aux téléspectateurs. Donc on est allés plus vers ce qu'ils voulaient entendre.
Sébastien : On a essayé de faire ce qui nous ressemblait et de mettre la touche Omega sur les chansons qui nous étaient imposées - enfin, sur les trois choix de chansons.

« On a l'impression de n'être que des pions »



Vous disiez que l'avis d'Henry était le plus important pour vous car c'est lui, le rockeur. On se doute qu'il est un peu de mauvaise foi, en votre faveur, quand il vous défend à l'issue d'une prestation. Mais est-ce que vous discutez de manière plus cash des critiques que vous avez reçues une fois le prime terminé ?
Pierre-Jean : Oui, bien sûr. Mais son avis en dehors de l'émission est exactement le même donc ça ne nous faisait pas beaucoup avancer. Je pense que le plus dommage dans cette émission, par rapport à la Nouvelle Star, c'est qu'il y a cette guéguerre entre jurés et les premiers à être abimés, ce sont les candidats. C'est nous qui en prenons plein la gueule. Mais on a essayé de montrer cette image de rock qui nous colle à la peau et c'était notre objectif premier quand on s'est lancés dans l'aventure.
Sébastien : X-Factor c'est à 50% un télé-crochet sur le chant, et à 50% sur ce qu'on représente. C'est un personnage.
Pierre-Jean : Oui, c'est ça, on a l'impression de n'être que des pions et les grands gagnants, ce sont les jurés. C'est ça qui est dommage. Ils se battent, ils se prennent la tête et c'est nous qui en subissons les conséquences. Du coup on a parfois droit à des critiques infondées. Du rock de pochette surprise, je ne connais pas. Je ne sais pas ce que c'est. Je vais aller voir sur Google !

Le côté rock, vous étiez les seuls à le défendre sur X-Factor. Vous vous sentiez à votre place sur le programme ?
Thibaut : On est partis rock et je pense qu'il ne fallait pas changer d'optique. On ne voulait pas ressembler à un boys band. On voulait défendre une image et c'est ce qu'on a fait tout le long. On a fondé un truc, on est détesté, on est aimé... Au moins on est contents de ce qu'on a fait et ceux qui nous soutiennent sont toujours là derrière nous, ça se ressent sur tous les réseaux sociaux.
Pierre-Jean : Quand on a commencé l'aventure, étant donné notre style musical, on savait très bien qu'on serait adorés ou complètement détestés. On savait qu'on ne ferait jamais l'unanimité et qu'on n'allait pas laisser indifférent. Après on essayait de plaire beaucoup aux personnes qui appréciaient le rock, on essayait de faire une prestation rock pour ne pas les décevoir. On jouait pour notre public, celui qui nous soutient depuis le début.

« C'est pas possible, Jenifer ! N'importe quoi ! »



Pourquoi vous avez participé à X-Factor ? Vous pensiez que c'était un bon tremplin pour un groupe rock ?
Pierre-Jean : Il y a bien sûr cette image de télé-crochet qui peut coller à la peau, mais au départ on voulait surtout avoir l'avis de professionnels. Puis on a vu que ça marchait bien pour nous et on a un peu été pris dans un tourbillon médiatique.
Sébastien : On voulait aussi représenter le rock en France et dire à tous ces petits jeunes qui galèrent chez eux, dans leur garage avec leur gratte et leur ampli, qu'il y a encore du rock en France et qu'on représente le rock en France.
Pierre-Jean : Du coup on est déçus... Une fois de plus, un groupe de rock a échoué et une fois de plus, on n'écoutera pas de rock à la radio pour l'instant. C'est peut-être ça le plus décevant.
Thibaut : Après X-Factor nous a permis aussi d'avoir un public qu'on n'avait pas avant l'aventure. Avant, on avait un public minime, les amis d'amis, les gens du coin, le bouche-à-oreille était difficile. Là, avec la diffusion des castings puis les primes, ça nous a aidés. On ne compte pas les oublier et on veut se servir de X-Factor pour leur montrer qu'on est toujours là.

Vous dites que vous êtes restés dans cette optique rock du début à la fin. Mais comment la reprise de "Donne-moi le temps" de Jenifer s'inscrit là-dedans ?
Sébastien : Il fallait une ballade en fait.
Pierre-Jean : C'était comme un défi. Quand on l'a vue dans la liste on s'est dit "C'est pas possible, Jenifer ! N'importe quoi !". Et puis finalement on s'est dit "Pourquoi pas !". Julien Doré a bien repris "Moi... Lolita". On a eu la chance d'avoir nos instruments et on a voulu montrer qu'on pouvait faire quelque chose de beaucoup plus doux et plus "coin du feu". On a bien aimé.
Sébastien : Et on s'est dit aussi qu'au niveau harmonique, on pouvait en mettre un peu plein la vue à Olivier, parce qu'il nous avait un peu clashés sur les émissions précédentes sur les harmonies, sur la justesse...

« Dire qu'on a la grosse tête, c'est un truc de fou »



Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent que vous avez pris la grosse tête ?
Thibaut : C'est un truc de fou...
Pierre-Jean : Ca ne me fait même pas rire moi. De toute façon, toutes les personnes qui nous soutiennent savent que c'est pire que faux. On essaie d'être présents le plus possible pour eux, pour les remercier sans arrêt. Les personnes qui ont pris la grosse tête, c'est genre "On a encore tout ça de mail, je m'en fous, je répondrai plus tard".
Sébastien : Dans la présentation avant notre prestation, c'est un peu contradictoire d'ailleurs. Olivier Schultheis et Véronic disaient qu'on avait la grosse tête et qu'on n'était pas humbles, et après on nous voyait jouer aux cartes avec nos fans sur le trottoir, qu'on adore. C'est carrément contradictoire et on n'est pas du tout comme ça. Depuis le tout début de l'aventure, on s'est dit qu'on devait tout faire pour ne pas prendre la grosse tête et qu'il fallait rester proches de nos fans qui nous soutiennent et de nos proches.
Thibaut : C'est tellement facile de mettre une étiquette négative sur un groupe quand on ne le connaît pas. Ceux qui nous ont découvert sur ce prime dans ce portrait, ils n'ont sans doute pas voulu voter pour nous.
Sébastien : Et niveau stratégique, c'est bien pour eux aussi.
Pierre-Jean : Quand ils ont vu ça, nos fans étaient scandalisés. On a reçu des mails pour dire que ce n'était pas possible. Et puis ce type de sujets ça peut aussi leur mettre le doute, elles peuvent croire qu'on est exécrable dans l'aventure.

Qu'est-ce que vous pensez des audiences de l'émission ?
Pierre-Jean : C'est dommage... Mais on n'est pas là pour juger les audiences.
Thibaut : C'est la guéguerre entre les différentes chaînes.
Pierre-Jean : Oui, il y a quand même un monstre sur TF1 avec Dr House.
Thibaut : J'ai l'impression que l'émission ne veut pas décoller. C'est dommage parce qu'il y a un bon niveau selon moi.

Si vous deviez changer une chose dans le concept de l'émission ?
Thibaut : Arrêter la guéguerre entre les jurés.
Sébastien : Et la collégiale ! (Rires)
Thibaut : Non mais tout ce qui se passe du côté du jury, ça sonne faux, ça fait comédien.

Mais si vous arrêtez la compétition entre jurés, vous arrêtez aussi l'implication du coach qui a intérêt à vous faire gagner...
Sébastien : Non, je trouve que tous les jurés devraient parler à tous les candidats. Ca aurait donné un côté plus humain à la chose, ça aurait donné moins de place aux petites guerres froides.Et je pense que les gens sont lassés de ça.
Thibaut : Un petit truc qui gardera une part de mystère, c'est de savoir si les avis des jurés étaient honnêtes. Est-ce qu'il n'y avait pas un petit côté télé et que la prod ne leur disait pas de dire des trucs ? Mais on ne le saura jamais.

Les 2nde Nature ont été critiqués eux aussi, Olivier Schultheis les a déclarés « prêts pour l'Eurovision ». Vu le résultat qu'on a eu le week-end dernier, si on vous proposait de représenter la France pour l'Eurovision, vous diriez oui ?
Pierre-Jean : Oui, bien sûr.
Sébastien : Bien sûr oui. C'est ce qui pourrait relancer la petite vague rock.
Pierre-Jean : Il y a un groupe de metal qui a gagné il y a quelques années d'ailleurs, un groupe finnois.

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