Recommandation. Une belle satire du monde politique. Le vendredi 20 janvier dernier, Netflix a mis en ligne une série comique hilarante, "En place", créée par Jean-Pascal Zadi ("Tout simplement noir") et François Uzan ("Lupin" avec Omar Sy). Et cette fiction rafraîchissante de 6 épisodes d'une trentaine de minutes est réussie et parodie avec brio les clichés de l'univers médiatico-politique que les téléspectateurs ont.
Entre "Baron Noir" et "La Flamme", une série très "Canal"
Dans "En place", Jean-Pascal Zadi joue Stéphane Blé, un animateur de MJC à Bobigny, aussi maladroit que Dingo, mais engagé pour faire bouger des choses. Après une altercation avec le maire de gauche de sa commune, Eric Andréi - campé par un Benoît Poelvoorde parfait -, également principal prétendant à la présidence de la France, Stéphane Blé devient une star des réseaux sociaux, et encouragé par William Crozon, directeur de cabinet venu de nulle part, interprété par Eric Judor, le jeune de Bobigny décide de se lancer dans la campagne présidentielle.
Et la force de cette série repose dans l'écriture ficelée des blagues, qui s'accumulent sans bouleverser le scénario. Bien que certains sketchs peuvent durer, pour le plaisir de certains et éventuellement la longueur pour d'autres. Les divers enjeux des personnages viennent agrémenter le parcours du personnage de Stéphane Blé, qui mélange la ligne directrice de "Baron Noir" à la folie de "La Flamme". Une série qui fait d'ailleurs très "Canal". Le tout marqué par des clins d'oeil dissimulés tout au long des épisodes - le parallèle constant avec Nelson Mandela - qui montent en puissance jusqu'à son final et notamment l'épisode (peut-être le meilleur ?) sur le débat d'entre deux tours.
Pour porter cette série, Jean-Pascal Zadi donne donc la réplique à Eric Judor et Benoît Poelvoorde. Mais on retrouve aussi Fadily Camara, qui joue sa campagne, Panayotis Pascot, en jeune conseiller politique affamé de pouvoir, Marina Foïs , en candidat éco-féministe parodie de Sandrine Rousseau, Fary, un dealer engagé dans son rôle de père de famille, et entre autres Pierre-Emmanuel Barré, en figure de l'extrême-droite décomplexé, aux portes du pouvoir.