
En acceptant de relancer "Intervilles" après plus de douze ans d'absence, Nagui est descendu dans l'arène, armé de ses convictions. Celle de devoir se passer des vachettes emblématiques (remplacées par deux mascottes) du jeu créé par Guy Lux et Claude Savarit en 1962, tout comme de faire l'impasse sur le célèbre générique "Shanana", faute de droits. Mais la première partie de son pari s'avère déjà réussi puisque le numéro de lancement de cette nouvelle version, tourné et retransmis en direct de Beauvais (Oise) le jeudi 3 juillet, a fédéré 3,35 millions de curieux, soit 22% de part d’audience. Un score tout à fait encourageant alors que beaucoup redoutaient le pire au regard de ce format dénaturé de ses éléments les plus emblématiques. D'ailleurs, le présentateur vedette et sa bande (Bruno Guillon, Magali Ripoll, Camille Cerf, Valérie Bègue, Yoann Riou) n'ont pas échappé aux critiques des plus conservateurs sur les réseaux sociaux. Leur ont notamment été reprochés un rythme poussif, des décors jugés décevants et des épreuves un peu foutraques.
Ces commentaires négatifs postés en direct sont revenus aux oreilles de Nagui, lequel préfère regarder le verre à moitié plein. "S’il y a quelque part un enfant de cinq ans qui a éclaté de rire pendant la soirée, c’est mission accomplie. S’il y a quelque part quelqu’un qui a été impressionné par le mur des champions, c’est mission accomplie. S’il y a quelqu’un quelque part qui a estimé qu’il y avait de la triche, c’est mission accomplie", a-t-il réagi auprès de "TVMag". Au sortir du direct, l'animateur et producteur ne cachait pas sa fierté et "un sentiment du travail accompli" quant au résultat final, malgré quelques couacs. "Il y a plein de choses à régler, trop de choses à régler mais je n’ai pas envie de retenir que ça. Il y avait plein de choses que j’avais anticipées mais qui ne se sont pas passées comme je le voulais car c’est du direct. Il y a des épreuves qui ont incroyablement bien fonctionné pendant les répétitions, pendant trois jours d’affilée, je pense à Soirée Disco et Le Trésor des pirates, et qui n’ont pas fonctionné en direct", reconnaissait-il à chaud.
Déjà au micro de France Info, la veille du coup d'envoi, le chef d’orchestre de cette version repensée, "partagé entre l’excitation et le petit trac", s’était épanché sur la difficulté de sa tâche dans ce "grand barnum". "On ne sait pas les incidents de la vie, les improvisations qu'il va y avoir", craignait-il. Les répétitions lui ont notamment permis d'éviter certains écueils. "Il y a des épreuves que nous avons clairement supprimées qui ne fonctionnaient pas, qui n'étaient pas efficaces ou qui n'étaient pas drôles", s'est-il résolu, déterminé à conserver l’ADN et l'âme enfantine de la formule originale.
Lors de la conférence de presse, à laquelle Puremedias avait assisté, Nagui avait insisté sur l’importance du direct, "condition sine qua none à la réussite d’'Intervilles'". "Nous avions imaginé nous installer au sein du parc Disneyland pour tourner plusieurs émissions. Cette option était avancée au point que nous avions regardé si l'Arcom nous autoriserait ou non à ce que nous filmions les personnages. Mais nous étions dans un autre esprit, pas vraiment celui du vrai 'Intervilles', dans lequel deux villes s'opposent en direct dans une ville. Quand on fait la liste des fondamentaux – le savon noir, les gadins, le mur des champions, les tartes à la crème, l'hypocrisie, la mauvaise foi – le direct est tout en haut", avait souligné l'habituel maestro de "N'oubliez pas les paroles".
Saint-Amand-les-Eaux (Nord) se succèdera-t-elle à elle-même ? Vainqueur de la dernière édition du divertissement face à Dax (Landes) en juin 2013, la commune remettra son titre en jeu en 2025. Le 17 juillet, la finaliste malheureuse de la toute première compétition en 1962 défiera dans un derby du nord la ville voisine de Wallers-Arenberg sur ses terres. Beauvais a déjà reçu Coulanges-lès-Nevers (Nièvre) le 3 juillet et Gap accueillera Bourgoin-Jallieu (Isère) le 10 juillet. Les villes vainqueurs des trois matchs se qualifieront pour la finale du 24 juillet. Une seule d'entre elles aura l'honneur de décrocher le titre "Intervilles" 2025.