Le 14 janvier, le socialiste Vincent Peillon devait débattre avec Eric Besson et Marine Le Pen de l'identité nationale dans l'émission A vous de juger d'Arlette Chabot, diffusée une fois par mois sur France 2 à 20h35. Mais l'eurodéputé avait fait faux bond à la chaîne publique, accusant ses dirigeants de servilité et réclamant leur démission.
Vincent Peillon voulait se « faire entendre », pointant du doigt la mainmise de Nicolas Sarkozy sur les médias. « Les Français sont préoccupés par l'emploi, la santé, l'éducation, le logement, mais l'audiovisuel public a décidé de programmer une série de débats sur l'identité nationale et l'immigration. Un débat qui fait honte à la France et stigmatise plusieurs millions de nos compatriotes. Sept émissions sur neuf organisées aux heures de grande écoute ont été consacrées essentiellement à cette question. Il fallait arrêter cela », a-t-il expliqué au Monde.
Vincent Peillon fait de la « politique de caniveau »
Ce matin, sur Europe 1, le patron de France Télévisions a souhaité répondre en personne à l'eurodéputé socialiste. « Je trouve les propos et l'attitude de M. Peillon extrêmement choquants ; je suis d'ailleurs étonné qu'il puisse les tenir. Depuis quelques temps, M. Peillon essaye de justifier son absence d'un débat - un débat qu'il avait accepté - par des explications contradictoires successives et mensongères. Comme un enfant qui a été pris les doigts dans la confiture de la mauvaise foi, il est monté d'un cran. Au mensonge, il y rajoute des injures. Je trouve ce procédé méprisable et indigne d'un homme politique. Il y a deux façons de faire de la politique : sur les cimes ou dans le caniveau. Et je vois que M. Peillon a choisi. (...) Je pense que le service public n'a pas à servir de punching-ball à un homme politique en mal de notoriété. M. Peillon est un homme qui est en perdition. (Je ne demande pas sa démission), pour moi il n'existe pas », a-t-il indiqué au micro de Marc-Olivier Fogiel.
Par ailleurs, Patrick de Carolis a de nouveau refusé d'indiquer s'il souhaitait rempiler à la tête de France Télévisions alors que la fin de son mandat est prévue pour l'été prochain. D'autre part, il a qualifié ses relations avec le pouvoir exécutif de « respectueuses ».