
BFMTV en pleine mutation. Après neuf mois de flottement et d'incertitudes, la clause de cession ouverte à la suite du rachat du groupe Altice par CMA Media, filiale de CMA-CGM, a pris fin ce samedi 31 mai à minuit. Ce mécanisme, qui permettait aux journalistes de quitter la chaîne avec une indemnité d'un mois par année d'ancienneté, a été activé par une cinquantaine de journalistes sur les 300 que compte la rédaction. Parmi eux, une des figures de la matinale : Adeline François, qui animait la tranche aux côtés de Christophe Delay depuis 7 saisons.
Le duo emblématique de "Première édition" va donc se séparer. Si Adeline François quitte la chaîne, Christophe Delay, lui, reste dans la maison, mais change de rythme : il devrait reprendre la tranche du 12h-15h et prendre ainsi la suite d'Ashley Chevalier, tandis que Marc Fauvelle, tout juste arrivé de France Inter, s'installera sur le 10h-12h.
Pour les téléspectateurs matinaux, la rentrée s'annonce donc pleine de changements. Mais qui pour incarner la tranche stratégique du 6h-8h30 ? "Perrine Storme sera au cœur du projet de la matinale", affirme Fabien Namias, directeur général de la chaîne, dans une interview accordée au "Figaro" ce lundi. Un choix qui s'inscrit dans la volonté affichée de miser sur les talents maison. Présentatrice du 22h-00h depuis janvier, Perrine Storme aura pour mission de porter une matinale repensée, avec "un nouveau plateau, de nouveaux décors et de nouveaux incarnants", explique le dirigeant. Dominique Tenza, actuellement sur M6, est aussi pressenti pour rejoindre la matinale, mais sa venue n'a pas été confirmée.
La fin de la clause de cession est vécue comme un soulagement au sein de la rédaction. "C'est un peu comme piloter une chaîne en conduisant sur du verglas", résume Fabien Namias. Une instabilité qui a généré son lot d'émotions, mais qui, selon le dirigeant, a permis de "revivifier les équipes" et de conforter ceux qui restent. Contrairement aux rumeurs persistantes sur une hémorragie de talents, de nombreuses figures de l'antenne seront bien présentes la saison prochaine : Apolline de Malherbe, Maxime Switek, Julie Hammett, Alain Marschall, Olivier Truchot ou encore Damien Gourlet et Pauline Simonet.
Avec cette nouvelle configuration, BFMTV veut reprendre sa place de leader parmi les chaînes d'information. Pour ce faire, la direction parie sur une grille densifiée et des personnalités fortes, tout en refusant de céder à la logique des têtes d'affiche à tout prix. "Les vedettes, les gloires, ne nous intéressent pas. Seul compte le talent", martèle Fabien Namias, préférant s'inspirer du modèle du PSG version Ligue des champions 2024 : celui des talents formés en interne plutôt que des stars clinquantes.
En parallèle, BFMTV renforce aussi son pool d'experts, avec des recrutements comme ceux de Soazig Quéméner (rédactrice en chef de "La tribune dimanche", ndlr) en politique, François Clemenceau (actuellement chroniqueur sur LCI, ndlr) à l'international, ou encore Didier François (également présent sur LCI, ndlr) sur les questions de défense. Au-delà du mercato, la chaîne veut clarifier son positionnement : moins de plateaux, plus de terrain. "BFMTV ne va pas devenir une chaîne d'opinion", prévient Fabien Namias. L'objectif est clair : "redonner la parole aux Français", s'appuyer sur les BFM locales et privilégier le reportage, l'explication des faits et le pluralisme des sujets.