Putain, 12 ans ! i-TELE, la chaîne d'informations du groupe Canal + souffle sa douzième bougie aujourd'hui. Lancée par Pierre Lescure le 4 novembre 1999, quinze ans jour pour jour après la création de Canal +, i-TELE n'a cessé d'émettre depuis. Les patrons, journalistes, présentateurs, jingles et habillages se sont succédés pour mettre en forme la deuxième chaîne d'information de France, après la naissance de LCI cinq ans plus tôt, le 24 juin 1994.
D'abord exclusivement disponible sur le câble et le satellite, i-TELE est aujourd'hui accessible au plus grand nombre grâce à l'explosion de la TNT, sur laquelle elle émet depuis octobre 2005. Mais il y a 12 ans, son arrivée sur les ondes a été vécue comme un événement de grande ampleur dans le paysage audiovisuel français. Dans le décompte humain avant la première prise d'antenne, on reconnaît des visages connus qui, pour certains, travaillent encore pour la chaîne. On aperçoit ainsi Marie Drucker, Olivier Benkemoun ou encore Claire-Elisabeth Beaufort.
Valse des patrons
En douze ans, i-TELE aura connu 5 présidents, 4 directeurs généraux et 5 directeurs de la rédaction. Dès son lancement, la chaîne fait parler d'elle grâce à ses "estafettes", ces véhicules suréquipés aux couleurs de la chaîne capables de tourner des sujets, les monter et les diffuser dans la foulée grâce à une liaison satellite. Mais i-TELE essuiera de nombreuses critiques dès les premières semaines en raison de la moyenne d'âge très jeune de ses équipes. Certains lui reprochent notamment son manque de professionnalisme à côté d'une LCI déjà rodée depuis plusieurs années.
En douze ans, l'histoire d'i-TELE est chargée : plan social en 2001, fusion de sa rédaction avec celle de Canal +, changement de nom (i-Télévision devient i-Télé en 2002), nombreux repositionnements éditoriaux, nouvelle cure d'amaigrissement en 2003. Si elle tangue régulièrement, i-TELE permet néanmoins à de nouveaux talents d'émerger : Marie Drucker, Harry Roselmack , Samuel Etienne ou encore Bruce Toussaint ont fait leurs armes sur la petite chaîne d'information du groupe Canal +.
Nouvelle concurrence
Depuis son passage sur la TNT en 2005, i-TELE n'a eu de cesse de changer de format, malmenée par une nouvelle concurrence avec l'arrivée de BFM TV. Naviguant entre le talk et le hard news, la chaîne se cherche sans jamais vraiment se trouver. Chaque directeur a sa stratégie mais aucune ne permettra de s'imposer sur le seul critère de l'audience face à une BFM TV ayant réinventé les codes de l'information en continu, très inspirés de ce qui se fait aux Etats-Unis.
Depuis septembre 2011, i-TELE a une nouvelle fois repensé son offre éditoriale avec des rendez-vous forts aux principaux carrefours de la journée. La chaîne s'est fait une raison en abandonnant l'idée de dépasser BFM TV (1,5% de PDA contre 0,8 pour i-TELE). Son objectif est désormais de se positionner sur l'analyse et l'international en draguant les CSP+, cible privilégiée du groupe Canal+. Malgré un marché serré, l'information en continu attise toujours les convoîtises en France : LCI a failli passer en gratuit et France 24 est candidate à une fréquence sur la TNT gratuite en 2012. De nouveaux défis attendent i-TELE pour les prochains mois : une consolidation de son audience, un renforcement de sa présence sur le Web et les réseaux sociaux et le développement de sa news factory après l'acquisition par sa maison-mère Canal + de la chaîne Direct 8.
