TF1 donne carte blanche à Anne Roumanoff. En direct de l'Olympia à Paris, l'humoriste livrera un spectacle inédit en compagnie de nombreux guests dont Arthur, Michèle Bernier, Pascal Légitimus ou encore Elie Semoun. De jeunes humoristes seront aussi de la partie dans ce spectacle où il est beaucoup question de politique. Entretien avec Anne Roumanoff la veille du direct.
Un spectacle en direct à la télévision se prépare-t-il comme un spectacle normal ?
Non, parce que normalement je suis toute seule sur scène. Là, il y a beaucoup d'invités. Et on doit penser aux contraintes de la télé, dans l'enchaînement, dans le rythme. Après, l'angoisse des gens, c'est de perdre des téléspectateurs ! Mais il ne faut pas penser à ça.
Le placement des caméras joue-t-il un rôle dans votre mise en scène ?
Non, on a un très bon réalisateur, c'est son job, je le laisse faire. Si après il me demande de me placer à tel endroit, je vais lui obéir ! Par exemple, on n'a volontairement pas fait un décor de spectacle mais un décor d'émission de télé, pour les caméras et les lumières.
"Le prompteur, c'est une bouée de sauvetage en cas de problème"
Jeudi, j'ai vu que vous aviez un prompteur, c'est justement pour la télévision, au cas où ?
Je n'ai jamais de prompteur en règle générale. Mais là, on a beaucoup de textes inédits, beaucoup de comédiens. Et avec les délais très courts, sans temps de rodage, c'est une sécurité. On l'a seulement joué deux fois avant la captation de samedi soir. Le prompteur, c'est une bouée de sauvetage en cas de problème, on sait qu'on peut se raccrocher à ça.
TF1 a "validé" le spectacle avant diffusion ? Avez-vous été totalement libre dans son écriture ?
Ils ne m'ont pas du tout embêtée quant au contenu des textes. J'ai été totalement libre, j'ai même été étonnée ! Ils étaient plus frileux en revanche sur les jeunes humoristes. Ils ne les veulent pas seuls sur scène, je dois être toujours présente. Je leur fais confiance, ils connaissent leur métier.
Vous y allez fort, sur la droite mais aussi sur la gauche. C'était votre volonté d'équilibrer les attaques ?
Oui, complètement, c'était le but, il fallait équilibrer. Je suis contente que vous vous en soyez aperçu.
Nicolas Sarkozy est probablement celui qui est le plus critiqué. C'est une cible inépuisable pour les humoristes ? Vous le remerciez d'ailleurs pendant le spectacle....
Ce n'est pas une cible inépuisable, on a toujours tendance à critiquer les gens qui sont au pouvoir, ça soulage les gens. Après, je trouve qu'il s'est beaucoup calmé, il est très très soft en ce moment !
"Moi je ne dis pas on touche à tout sauf au physique, moi je dis on touche à tout !"
Vous y allez très fort sur le physique de certains, comme Martine Aubry. Pourtant on dit souvent tout sauf le physique...
On a deux vannes sur Martine Aubry ! Moi je ne dis pas "on touche à tout sauf au physique", moi je dis "on touche à tout" ! Après, c'est une question de dosage. D'ailleurs, je ne m'épargne pas non plus ! C'est la première des politesses je crois.
Même Nikos Aliagas, star maison, a droit à sa petite vanne...
On l'a fait parce qu'il est là ! Et il est au courant qu'on fait ça, il n'y a pas de problème.
Vous avez conscience qu'on n'a pas l'habitude de voir et d'entendre ce type d'impertinence sur TF1, qu'on qualifie souvent de chaîne conservatrice ?
Je ne me pose pas ce genre de questions ! Ils ont validé le spectacle, point. Je suis très contente de cette liberté de ton, vraiment.
Anne Roumanoff en prime, ça peut rassembler combien de téléspectateurs ?
Oh non mon dieu, je n'en ai aucune idée, ça va être la surprise de dimanche matin ! On ne peut pas faire abstraction de ça, c'est l'enjeu de l'événement. Mais j'essaye d'être le plus sincère, on a beaucoup travaillé pour ça. Après, ça prend ou pas. Mon but n'est pas d'être animatrice télé, c'est très ponctuel. C'est un tel travail que c'est d'ailleurs impossible de faire ça plus d'une fois par an.