Vendredi, le journal La Repubblica italien a publié à la Une de son quotidien papier une Une vierge de tous les titres d'actualités, remplacés par un simple post-it jaune où il est écrit "La loi-bâillon nie aux citoyens le droit d'être informé".
Ce journal de centre-gauche (propriété du groupe L'Espresso du milliardaire Carlo de Benedetti) entend protester contre la loi sur la limitation des écoutes téléphoniques, que le Sénat italien a votée jeudi.
Ce texte controversé, voulu par la majorité de Silvio Berlusconi pour protéger la vie privée des citoyens, rendra plus complexe la mise en place de telles écoutes. De surcroît, les juges ne pourront plus utiliser un tel dispositif que pour une période de 75 jours, avec une prorogation de 3 jours en 3 jours. D'autre part, la loi fait encourir aux journalistes et aux éditeurs de fortes peines (jusqu'à 450..000 euros d'amende) dans le cadre de la publication d'extraits d'écoutes téléphoniques.
Selon La Repubblica, cette loi ne permettra plus d'enquêter librement et limitera les journalistes aux affaires judiciaires en cours. Avec une telle loi, « nous n'aurions jamais pu publier le résultat des enquêtes sur certains entrepreneurs liés au monde de la protection civile, qui, dans la nuit du tremblement de terre, en avril dernier, ricanaient au téléphone en se frottant les mains pour le travail que le séisme allait leur apporter », s'indigne Ezio Mauro, le directeur du journal.
D'autres journaux, aussi bien dans la presse écrite qu'à la télévision, ont manifesté leur mécontentement en affichant une banderole en signe de deuil vendredi. Une grève est prévue le 9 juillet.
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