

Apolline de Malherbe et les dirigeants de BFMTV se désolidarisent des propos tenus sur leur chaîne. En ce jour férié du 8 mai, la journaliste recevait dans son émission matinale Alain Jakubowicz, président d'honneur de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme, pour commenter la parution du livre-enquête "La Meute" sur la face cachée et le fonctionnement de la France insoumise. Mais pour l'avocat, cet ouvrage va plus loin puisqu'il "raconte l'histoire d'un mouvement fasciste", selon les termes employés. Pour étayer son avis, il se risque même à une comparaison "toutes proportions gardées", dont il mesurait déjà l'ampleur avant même de l'avoir développée. "Moi je vois un parallèle - et je sais que je vais me faire rentrer dedans mais ce n'est pas grave - entre Mélenchon et Goebbels (l'un des dirigeants les plus puissants et influents du Troisième Reich et proche d'Adolf Hitler, ndlr). Le Ministre de l'éducation du peuple et de la propagande, l'homme tout puissant que le peuple doit suivre. C'est fascinant et en même temps, ça fait froid dans le dos", a lâché l'un des invités du débat.
Cette sortie n'a suscité aucun commentaire au moment du direct. Ni de la part d'Apolline de Malherbe, qui s'est contentée de remercier son convive pour sa venue, ni des autres débatteurs. Un silence que plusieurs membres de LFI ont dénoncé sur X. "Sur BFMTV, on compare maintenant Jean-Luc Mélenchon et Goebbels sans aucune contradiction de la meute médiatique. Jusqu’où iront-ils dans l’ignominie ?", avait notamment fustigé Manuel Bompard, coordinateur du parti politique, exigeant des "excuses et condamnations unanimes face à ces outrances infamantes".
Face à la gronde, la présentatrice a décidé de réagir en début d'après-midi par l'intermédiaire d'un message posté sur X. "Je suis très attachée a la liberté d'expression et à l'indépendance de mes invités. Mais ni BFMTV ni moi même ne pouvons être associés à des comparaisons comme celle qui fut exprimée ce matin en toute fin d'émission, et qui n'engage que son auteur", a-t-elle écrit. Mais cette mise au point a été jugée insuffisante par Jean-Luc Mélenchon, qui lui a répondu directement sur le même réseau social. "C’est si dur de dire de qui et de quoi vous parlez ou bien les intervenants LFI sur vos plateaux doivent-ils aller voir ailleurs où il serait interdit de les traiter de nazi et de Goebbels sans réaction ?", s'est demandé l'ex-candidat à la présidentielle, avant d'annoncer son intention de porter plainte contre Alain Jakubowicz pour injure publique.
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La chaîne d'information a fait front avec l'une de ses figures phares face à la polémique. La directrice de la rédaction Camille Langlade a repartagé le message du compte BFMTV Inside. "BFMTV déplore les propos tenus ce matin sur son antenne par Alain Jakubowicz. La liberté d’expression ne justifie pas l’outrance et la diffamation", est-il écrit sur X. La société des journalistes (SDJ) de l'antenne a, elle, condamné "fermement [ces] propos", sur le même réseau, estimant que "rien ne justifie un tel rapprochement avec une figure du nazisme".