Même s'il a abandonné l'idée de créer un rassemblement politique, Patrick Sébastien n'a pas renoncé à l'idée de donner son avis sur celles et ceux qui nous dirigent. « J’ai la chance d’avoir une tribune pour m’exprimer. Ne pas le faire, c’est de la non-assistance à personne en danger. Un artiste se doit de donner son avis » explique-t-il dans un entretien à La Provence.
Et autant dire que l'animateur de France 2 ne se prive pas, s'en prenant notamment à Nicolas Sarkozy et la majorité. « Dans les journaux télévisés, on ouvre sur Ségolène Royal qui se présente aux primaires alors qu’il y a des sujets graves ! Ça me fait gerber. Tout a commencé avec Sarko qui est d’une exemplarité abominable. Sans lui cracher dessus, ce n’est pas ce qui pouvait nous arriver de pire, mais on n’a pas été capable de trouver mieux » lance-t-il.
« Sous Mitterrand, on avait une vraie liberté de parole »
L'animateur-producteur estime ne plus être totalement libre et n'hésite pas à employer le terme de « dictature masquée » pour évoquer la situation politique actuelle : « Sous Mitterrand – et je n’avais pas voté pour lui -, on avait une vraie liberté de parole. À l’époque, je pouvais dire ce que je voulais, sauf, et c’est normal, si je troublais l’ordre public. Aujourd’hui, ma cassette est visionnée avant la diffusion et le diffuseur coupe tout ce qui dérange (...) On ne peut rien faire. Et je ne vais plus continuer longtemps. On vit dans une dictature masquée. Il n’y a pas encore les soldats en arme qui vont t’arrêter chez toi, mais on a un pied dedans ».
« Le calcul politique en ce moment, c’est de faire monter Marine Le Pen dans les sondages »
Estimant que les médias sont manipulés, Patrick Sébastien n'est pas optimiste pour la prochaine présidentielle : « Vous n’êtes absolument pas conscient de la manipulation à laquelle vous participez et qui est très bien organisée. Le calcul politique en ce moment, c’est de faire monter Marine Le Pen dans les sondages. L’adversaire qui l’affrontera au 2e tour en 2012 aura gagné ! Pour la droite, c’est un but évident (...) Mais ils ont tellement la main mise sur les médias, qu’on en est à ce point-là ! Dans les journaux, on reparle des méchantes banlieues, des criminels. Les thèmes d’insécurité sont de retour. Ce n’est pas innocent » dénonce l'animateur.
