"Ils t'aimaient bien, lance-t-il à Bruce Toussaint. Je ne vais que dans les médias où ils auraient aimé que j'aille". Avec une immense émotion, Patrick Pelloux, urgentiste et chroniqueur à 'Charlie Hebdo', était l'invité d'iTELE ce matin. Arrivé plus tard mercredi matin à la rédaction du journal satirique, il a tenté de réanimer ses amis, tous tués dans l'attentat qui a fait douze morts au siège du journal. "C'étaient des gens extraordinaires, ils ont tiré contre des gens qui faisaient une conférence de rédaction contre le racisme".
"Le journal va continuer"
"On est arrivé sur place les premiers. C'était horrible. Beaucoup étaient déjà partis, parce qu'ils les ont abattus, comme dans des exécutions, a-t-il raconté sur iTELE. Et on a réussi à sauver les autres, qui a priori vont bien ce matin. J'étais venu te dire que le journal va continuer parce qu'ils n'ont pas gagné. Charb, Cabu, Wolinski, Bernard Maris, Elsa, Tignous, Mustapha, le garde qui a été tué... ils ne sont pas morts pour rien. Il n'y a aucune haine à avoir contre les musulmans, tout le monde, chacun, devant chez lui, au quotidien, doit faire vivre les valeurs de la République".
"Nous étions un ennemi de papier et de crayon"
Patrick Pelloux avait dîné, lundi soir, avec Charb et Luz. "On riait de la nouvelle année. Charb en avait un peu assez de sa protection, en fait. Il n'avait pas voulu me dire que dans tous les meetings intégristes partout dans le monde, 'Charlie Hebdo' revenait tout le temps, nous étions un ennemi de papier et de crayon", a-t-il expliqué.
"François Hollande disait que la France devait avoir des journaux de caricatures"
Peu après son arrivée sur les lieux du drame, Patrick Pelloux a appelé le Chef de l'Etat, qu'il connaissait bien, pour l'informer de la situation. "Le président avait voulu nous rencontrer, quand le journal était en difficultés, cet été. Nous étions allés le voir. Il voulait changer la loi pour que les journaux continuent à exister. François Hollande disait que la France devait avoir des journaux de caricatures, il y était très sensible", a-t-il raconté.
"J'ai appelé le Président, on me l'a passé, il a tout de suite dit 'j'arrive', il a eu le courage de venir. Ca ne change pas grand-chose. Mais vous savez, c'étaient des gens tellement bons, généreux. Bien sûr irrévérencieux. C'était des grands humanistes", a conclu Patrick Pelloux. puremedias.com vous propose de voir ce témoignage, si vous l'avez raté.